Les médicaments anti-Alzheimer, jugés insuffisamment
efficaces et potentiellement risqués, ne seront plus remboursés par l'Assurance
maladie à compter du 1er août, selon un arrêté publié vendredi 1er
juin au Journal officiel.
Avant même cette officialisation, cette mesure, qui concerne
quatre médicaments (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl) et leurs génériques, avait été annoncée sur RTL dès lundi 28 mai par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Cela
avait suscité les protestations de l'association France Alzheimer ainsi que des
sociétés savantes de neurologie et de gériatrie.
Les quatre médicaments concernés traitent les symptômes d'Alzheimer. Ils étaient jusque-là remboursés à hauteur de 15% par l'Assurance
maladie, ce qui lui a coûté quelque 90 millions d'euros en 2015. En décidant de
les dérembourser, Angès Buzyn suit l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS),
qu'elle dirigeait avant son entrée au gouvernement.
En octobre 2016, la commission de transparence de la HAS,
qui évalue les traitements en vue de leur remboursement, avait jugé que tous
ces médicaments avaient "un intérêt médical insuffisant pour justifier
leur prise en charge". Elle pointait aussi "l'existence d'effets
indésirables potentiellement graves".
Devant l'inquiétude d'associations de malades, la ministre
de la Santé de l'époque, Marisol Touraine, s'était refusé à suivre cet avis. Elle
avait posé comme préalable à un éventuel déremboursement la mise en place d'un
"protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les
associations de patients".
Ce protocole a été dévoilé le 25 mai par la HAS, via un
guide et des fiches pratiques sur la prise en charge des patients souffrant
d'Alzheimer et de maladies apparentées. Leur publication a ouvert la voie au
déremboursement officialisé vendredi. Dès lundi 28 mai, France Alzheimer a jugé
cette décision "infondée et dangereuse".
La décision de déremboursement a été contestée par cinq
sociétés savantes et organisations professionnelles médicales : la Fédération
des centres mémoire, la Fédération française de neurologie, la Société
française de neurologie, la Société française de gériatrie et de gérontologie,
et la Société Francophone de psychogériatrie et de psychiatrie de la personne
âgée.
Elles ont jugé cette mesure "délétère pour les patients
et leur entourage", en assurant que ces médicaments "ont prouvé leur
efficacité sur la cognition dans la maladie d'Alzheimer, la maladie à corps de
Lewy et la démence de la maladie de Parkinson".
La maladie d'Alzheimer, qui se traduit par une
dégénérescence du cerveau et des pertes de mémoire, touche, avec d'autres
démences, entre 850.000 et 1,2 million de personnes en France, selon les
chiffres officiels. Il ne s'agit toutefois que d'estimations, car le nombre
réel de malades est difficile à quantifier.
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