C'était le 12 juillet 1998. Ce jour-là, la France entrait dans le club très fermé des pays vainqueurs d'une Coupe du Monde de football. La liesse qui s'en est suivie était à la hauteur du symbole : non seulement les Bleus l'emportaient à domicile (c'était le deuxième Mondial organisé dans l'Hexagone, après celui de 1938), mais ils venaient de terrasser en finale l'un des géants du ballon rond, à savoir le Brésil.
Avant d'entonner le désormais incontournable "Et 1, et 2, et 3-0 !" et de devenir des héros pour l'éternité, les coéquipiers de Zinedine Zidane auront donc dû franchir sept marches. Autant de matches qui ont été loin d'être une promenade de santé pour cette équipe "black, blanc, beur".
Souvenez-vous : il a fallu un "but en or" libérateur de Laurent Blanc pour venir à bout du mur paraguayen en huitièmes de finale. Au tour suivant, une séance de tirs au but est nécessaire pour écarter l'Italie. Et c'est un doublé improbable de Lilian Thuram qui permet à la France de renverser la Croatie en demies.
À deux jours de la finale de la Coupe du Monde, dimanche 15 juillet à Moscou, ce sont les coulisses de ces sept rencontres qu'Éric Silvestro, journaliste au service des Sports de RTL, vous à invité à découvrir en compagnie d'Henri Émile, l'intendant des Bleus de l'époque.
C'est à Marseille, sous un ciel dégagé mais avec un mistral glaçant, que l'équipe de France entame sa Coupe du Monde face à l'Afrique du Sud. Après une première demi-heure tendue, c'est Dugarry qui libère les Bleus en reprenant un corner tiré par Zinedine Zidane. Score final : 3-0 pour la France.
C'est au Stade de France que l'équipe de France affronte l'Arabie Saoudite pour le 2e match de la phase de poules. Une enceinte bien née, inaugurée le 28 janvier 1998 par une victoire contre l'Espagne. Thierry Henry, qui débloque la rencontre, marquera un doublé. David Trezeguet et Bixente Lizarazu parachèvent le succès tricolore (4-0).
Avant de rencontrer le Danemark, la France est déjà qualifiée pour les 8es de finale. Mais elle est privée de Zidane, suspendu deux matches après un énervement coupable lors de la rencontre précédente. C'est à Lyon que les Bleus concluent leur phase de poules, avec une équipe logiquement remaniée et par une victoire 2-1.
Il est peu de dire que l'entame de la phase finale des Bleus est difficile. À Lens, les Bleus dominent outrageusement face à une équipe surprise du Paraguay. Mais ils butent sans cesse sur le mur sud-américain. Le temps réglementaire s'achève sur un 0-0 rageant. Prolongation et, nouveauté en Coupe du Monde : le but en or apparu lors de l'Euro 1996. Le chrono tourne. Et alors que la loterie des tirs au but semble inéluctable, c'est Laurent Blanc qui délivre toute une équipe à la 113e minute.
Les Bleus retrouvent le Stade de France en espérant secrètement ne plus le quitter jusqu'à la finale. Mais en face se dresse l'Italie, triple championne du monde qui n'a jamais perdu en quarts de finale. Les Français, exceptionnellement en blanc, se procurent six occasions franches dans la première demi-heure. Mais le score reste figé à 0-0 à la fin de la prolongation. Le résultat se décide à l'issue d'une séance de tirs au buts irrespirable. Le Romain Di Bagio délivre la France en voyant son tir heurter la transversale.
Après la Suède en 1958, l'Espagne en 1982 et le Mexique en 1986, la France s'apprête à disputer la 4e demi-finale de Coupe du Monde de son histoire. Pas de Brésil ou d'Allemagne en face mais la Croatie, qui a privé les Bleus d'une revanche contre les voisins germaniques. Davor Suker profite d'un errement défensif pour battre Fabien Barthez. Il faudra un doublé venu de nulle part de Lilian Thuram pour inverser le scénario du match et envoyer les hommes d'Aimé Jaquet en finale.
C'est la finale que tout le monde avait rêvée que le Stade de France accueille. Si le jour de gloire est arrivé pour les Bleus, ce n'était apparemment pas celui de Ronaldo. La star brésilienne, victime d'un mystérieux malaise quelques heures avant la rencontre, la disputera tout de même après un passage à l'hôpital. Deux coups de tête pour l'éternité de Zinedine Zidane et un troisième but d'Emmanuel Petit emmènent les Français sur le toit du Monde. Tout un pays peut alors chavirer de bonheur.
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