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New York : une symphonie annulée à cause d'un passage nazi

Après avoir reconnu l'extrait d'un hymne nazi dans une composition qui devait être présentée en avant-première, le Carnegie Hall a annulé la représentation.

Cet hymne nazi est banni en Allemagne et en Autriche (illustration).
Cet hymne nazi est banni en Allemagne et en Autriche (illustration).
Crédit : EMMANUEL DUNAND / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP

Une avant-première au Carnegie Hall à New York qui devait mettre en valeur un jeune compositeur a été annulée après que la direction de la formation musicale eut réalisé qu'on y entendait l'extrait d'un hymne nazi.

La New York Youth Symphony devait présenter la composition dimanche dans la prestigieuse salle de concert, mais la représentation a été annulée par la direction de l'orchestre. Celle-ci a expliqué qu'une telle référence musicale nécessitait davantage de discussions.

Le jeune compositeur américain d'origine estonienne Jonas Tarm, 21 ans voulait utiliser cet extrait pour dénoncer les récents bains de sang en Ukraine. La New York Youth Symphony a indiqué que Jonas Tarm n'avait informé la direction que la semaine dernière que sa pièce contenait un extrait de 45 secondes de Horst-Wessel-Lied, l'un des principaux hymnes nazis, banni en Allemagne et en Autriche.

Le compositeur "déçu et confus"

L'orchestre symphonique a indiqué que la pièce de neuf minutes "aurait pu être un outil d'enseignement important pour nos étudiants", mais Jonas Tarm a refusé d'expliquer ses raisons pour l'utilisation du "chant de Horst-Wessel". "Nous croyons profondément à la création libre de toute entrave. Mais avec la liberté vient la responsabilité, d'autant plus lorsque des jeunes sont impliqués", a-t-il poursuivi.

La composition, intitulée Marsh u Nebuttya, qui signifie "Marche vers l'oubli" en ukrainien, incorpore également l'hymne de l'Ukraine soviétique. Au départ, le jeune homme avait justifié sa création avançant qu'il s'agissait d'un hommage "aux victimes de la faim et du feu", reprenant un extrait du poème de T.S. Eliot Les hommes creux, écrit après la première guerre mondiale.

Après l'annulation, il s'est dit "déçu et confus" par le rejet d'une pièce "qui doit évoquer et non provoquer". La symphonie est "consacrée aux victimes ayant souffert de la cruauté et de la haine, de la guerre, du totalitarisme et du nationalisme polarisant, dans le passé comme aujourd'hui", a-t-il indiqué dans un communiqué.

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