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Kool Shen dans "Abus de faiblesse" : "Se voir pendant une heure et demie, c'est très compliqué"

RENCONTRE - Le rappeur Kool Shen est l'un des acteurs de la semaine, à l'affiche dès demain, au côté d'Isabelle Huppert, du dernier film de Catherine Breillat "Abus de faiblesse".

Le rappeur français Kool Shen en septembre 2008 à Paris

Crédit : OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP

Après Joey Starr, c'est au tour de son complice de scène de faire l'acteur. Kool Shen sera dès mercredi 12 février sur grand écran dans le film de Catherine Breillat Abus de faiblesse, aux côtés d'Isabelle Huppert. L'ancien de NTM s'en sort bien.

À écouter

Kool Shen interprète Christophe Rocancourt : "Catherine Breillat ne voulait pas que je lui ressemble, que j'ai des tics de lui. Le seul tic qu'elle ne voulait pas c'est que mon accent banlieusard ressorte trop"

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Son personnage est censé rappeler celui de , condamné à 16 mois de prison dont 8 fermes, ainsi qu'à 578.000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de Catherine Breillat, qui souffrait à l'époque d'une hémiplégie. Une histoire qu'elle a racontée dans un livre.

Le rap et le métier d'acteur : deux domaines différents

"Je n'ai pas lu le bouquin, admet Kool Shen. Je connaissais Rocancourt un peu comme tout le monde, après ses péripéties américaines et canadiennes. Je l'ai rencontré une fois quand on est remonté sur scène avec NTM à Bercy, mais je ne connais pas plus son histoire". D'ailleurs, la réalisatrice ne lui a donné aucune autre directive que d'effacer au maximum son "accent banlieusard". Elle ne voulait pas qu'il prenne des tics de son personnage.

On rentre dans un autre domaine où l'on doit interpréter un personnage

Kool Shen

Catherine Breillat l'a choisi pour "son corps de rappeur". Et c'est vrai, à l'écran il a une présence presque féline. "Je pense que ça ne peut pas être un désavantage" d'avoir fait du rap, "maintenant c'est quelque chose de très différent", souligne-t-il. En tant que rappeur, "c'est moi qui écrit mes propres textes, mes propres émotions. Là on rentre dans un autre domaine où l'on doit interpréter un personnage", explique Kool Shen.

Un premier jour de tournage difficile

Même s'il a tourné plus de 30 clips, le premier jour était stressant pour l'interprète de Laisse pas trainer ton fils. Se voir à l'écran a été, pour lui, une petite souffrance. "Se voir pendant une heure et demie, c'est très compliqué. J'ai déjà du mal à m'entendre en interview", confie-t-il.

"Je me souviens aussi m'être écouté les premières fois quand j'allais en studio c'était très pénible et au bout de 15 ans on commence à s'habituer à sa voix et à ce que l'on est capable de faire et de ne pas faire. Je ne sais pas si c'est très nombriliste mais j'étais plus focalisé sur moi que sur le film. Donc c'est un peu de souffrance", conclut Kool Shen.

Il vient de finir le tournage d'une série pour Arte et surtout le tournage au Cambodge, du prochain Erick Zonka où il interprète le rôle d'un colonel pendant la guerre d'Indochine.