Les salariés de Libération, réunis en assemblée générale dimanche 9 février, ont décidé à l'unanimité de répliquer dans les colonnes du journal au projet de leurs actionnaires plutôt que de faire grève, a annoncé Olivier Bertand (SUD), élu au CE.
"Nous estimons que cette situation est illégale car le plan de développement présenté vendredi n'est pas celui discuté depuis des mois. On va voir quelle réponse apporter et étudier si nous ne sommes pas dans un délit d'entrave", a-t-il ajouté. "Nous informerons les lecteurs dans plusieurs pages du journal de lundi sur le conflit et nous continuerons les jours suivants", a expliqué Fatima Brahmi (CGT).
"Le journal, c'est notre arme. Nous voulons nous exprimer, nous faire connaître, répondre à ceux qui nous font un procès en archaïsme. C'est aussi une bataille de communication. Nous pourrions aussi faire une enquête sur Bruno Ledoux (actionnaire, NDLR) pour savoir quelle est sa surface financière ?", a commenté un journaliste ayant requis l'anonymat.
Environ 200 salariés de Libération (sur 258 à ce jour) étaient réunis depuis 12h30 dimanche en assemblée générale, pour répondre au projet surprise de leurs actionnaires de transformer le journal en réseau social et leur siège en espace culturel, le papier ne semblant plus prioritaire. Vendredi soir, les salariés de Libération avaient découvert ce projet dans un mail avant sa publication dans les pages du quotidien le samedi. En réaction, la rédaction s'est emparée de la "Une" de samedi en titrant en énormes caractères "Nous sommes un journal" et pas un restaurant ou un incubateur de start-up.
Les salariés ont longuement évoqué pendant l'assemblée les commentaires hostiles sur internet, en particulier une "Une" pastiche qui répondait à celle de samedi, rédigée par le journaliste néerlandais Stefan de Vries, titrée "Nous sommes au 21e siècle", laissant entendre que la rédaction était passéiste. La rédaction est de plus en plus hostile envers ses dirigeants Nicolas Demorand et Philippe Nicolas.
Des négociations sociales tendues se déroulent depuis des mois à
"Libé", quotidien en graves difficultés financières : le journal a
perdu plus d'un million d'euros en 2013 et ses ventes ont chuté l'an
dernier de 15%, de loin la plus forte baisse parmi les quotidiens
français, pour tomber à 100.000 exemplaires.
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