Un promoteur immobilier a décidé d'ouvrir les portes de son château à des sans-logis : "J'ai des appartements vides, je ne peux rien en faire, c'est absurde alors que tant de gens sont mal logés ! Je les utilise donc à des fins humanitaires", assure Emil Penev. L'homme a racheté le château des Hautes Montées à la municipalité d'Orléans il y a sept ans pour faire de cette grande bâtisse XIXe une "résidence de standing".
Les copropriétaires, eux, considèrent que ce promoteur n'a rien d'un philanthrope et veut au contraire leur faire payer les actions en justice qu'ils ont engagées contre lui pour malfaçons depuis plusieurs années. "Nous ne sommes pas naïfs, nous savons qu'il est de mauvaise foi", s'insurge Sébastien Lescop, qui a emménagé en 2009.
Selon le syndic de copropriété, six à sept personnes d'origine bulgare sont installées depuis quelques jours dans un appartement de 150 m² au rez-de-chaussée de l'édifice, sans le moindre confort. "Un seul d'entre eux parle français, les autres ne répondent pas. Apparemment, ils n'ont pas d'électricité et s'éclairent à la lampe à pétrole. Nous craignons des risques d'incendie", explique Sébastien Lescop.
Le promoteur a accueilli dans les appartements vides le premier sans-abri vers la mi-février 2014. Il estime pouvoir loger une quarantaine de famille dans les trois ou quatre logements qu'il n'a pas encore vendus, ainsi que dans un ancien gymnase situé sur le domaine.
"Une de mes voisines s'inquiète désormais de laisser ses enfants seuls dans le parc et une pétition circule pour demander leur départ. Nous avons tenté de prendre des photos, mais ils se réfugient chez eux quand ils nous voient", affirme Sébastien Lescop.
Le promoteur affirme pour sa part s'être rendu il y a peu dans des camps de roms en région parisienne et pourrait "monter une association pour porter le projet". Il a aussi contacté la préfecture du Loiret dont les services juridiques "examinent le dossier", selon lui.
Ces appartements, qui s'affichent encore à la vente sur le site de la société immobilière Zénith Promotion, sont sous le coup d'une d'hypothèque judiciaire qui gèle les derniers lots non commercialisés, dans l'attente d'une solution sur le règlement des malfaçons.
Les travaux de réfection annoncés sur les parties communes, comme le ravalement de la façade ou la réfection des escaliers, n'ont pas été réalisés dans les règles ou n'ont jamais été achevés, explique le syndic, Pascal Dareau. A l'extérieur, des tourelles menacent ruine. A l'intérieur, des appartements moisissent, les caves sont totalement inutilisables, certaines installations électriques se révèlent non conformes...
L'avocat des copropriétaires, Me Emmanuel Potier, dénonce quant à lui "une volonté de nuire", même si "l'idée d'installer des sans-abri pourrait a priori paraître sympathique". Ce promoteur, déplore Me Potier, "n'en est pas à sa première histoire à Orléans" et selon l'avocat il fera sans doute tout pour faire trainer les procédures en longueur et éviter de payer la remise en état des malfaçons.
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