"Et maintenant, mesdames et messieurs, le parrain de la soul ! Le plus grand bosseur du show-business ! Mr Dynamite ! Jaaaaaaaames Brown". C'est ainsi que le maître de cérémonie de James Brown, Danny Ray, avait l'habitude d'introduire le chanteur funk à chaque concert. Il énumérait un à un les titres et surnoms que le public ou la presse avaient attribué à l'artiste.
Le biopic Get on Up, en salles le 24 septembre, évoque la vie privée difficile et excentrique de James Brown mais surtout sa carrière colossale. Le film réalisé par Tate Taylor détaille les cinq phases qu'a traversé la musique du chanteur en reprenant ses surnoms : Mr. Dynamite, The Hardest Working Man in Show Business, The Minister of the Heavy Heavy New Funk, the Godfather of Soul and The Original Disco Man. Dans le biopic, ces phases sont à chaque fois illustrées par une performance emblématique du chanteur.
Au début des années 1960, la carrière de James Brown est en partie lancée. Il connaît un certain succès, avec l'album Night Train. Lassé de dépendre de l'industrie musicale, il finance lui-même un album live, Live At the Apollo. L'album s'écoule à un million d'exemplaires et reste un an dans le classement des meilleures ventes.
En 1964, James Brown prouve qu'il mérite son surnom de Mr Dynamite avec une performance explosive lors du célèbre T.A.M.I Show. Dans Get on Up, accompagné de son groupe The Famous Flames, il mouche les jeunes Rolling Stones avec des mouvements de danse énergique et une voix spectaculaire. Cette performance confirme son aura nationale. Il interprète notamment le titre de ses débuts Please, Please, Please (1956), un tube culte décrit à l'époque comme "la pire merde jamais entendue" par le patron de King Records avec qui James Brown travaillait.
James Brown amorce son virage funk au milieu des années 1960 avec l'incontournable I Feel Good, un mélange de soul et de funk. Dans Get on Up, James Brown et ses Famous Flames interprètent ce titre culte lors d'une émission dansée, au milieu d’adolescents blancs. Dans le biopic, la gêne du chanteur entouré de personnes de couleur blanche est palpable, mais il clôt tout de même son show en bon professionnel, par un grand écart magistral.
C'est véritablement avec Cold Sweat (1967) que James Brown devient The Minister of the Heavy Heavy New Funk. Sur ses chansons suivantes (I Got the Feelin, Licking Stick-Licking Stick (1968) et Funky Drummer (1969)), les paroles sont moins mielleuses, les arrangements plus pulsés. Le chanteur a les deux pieds dans le funk.
En plein succès, James Brown est honoré du titre "frère de la soul numéro 1" puis obtient de son public la distinction suprême de "parrain de la soul". À la fin des années 1960, il se sépare des Famous Flames pour former un autre groupe tout aussi talentueux. Seul le fidèle Bobby Byrd restera à ses côtés. Ils composent ensemble l'un des titres les plus emblématiques de James Brown, Get Up (I Feel Like Being A) Sex Machine. Le biopic de Tate Taylor ressuscite le concert emblématique du "parrain de la soul" à Paris où il interprète ce tube.
La période disco ne réussit pas vraiment à James Brown. Après la parution de The Original Discoman (1979), il connaît un passage à vide avec deux échecs d'album. Le chanteur quitte Polydor, publie un album en 1986 (Gravity). Il connaît ensuite des démêlés judiciaires à partir de 1988. James Brown fait son grand retour en 1993 avec un album aux tonalités hip hop. Le biopic Get on Up se termine sur une performance de l'artiste inspirée de celle qu'il avait donnée lors de l'émission américaine The Letterman Show. James Brown, 60 ans à l'époque, a encore quelque chose de magique.
James Brown était d"une exigence folle envers lui-même et ses musiciens. Ils les faisaient répéter avec acharnement jusqu'à ce que l'ensemble soit parfait. Le chanteur attribuait même des amendes en cas de fausses notes ou de ratés.
Ce perfectionnisme lui a permis de porter de nombreuses innovations musicales. Dans Get on Up, on le voit par exemple ordonner à ses musiciens de tourner tous les cuivres et les bois en un son de percussion. Ils obéissent comme des esclaves et cela fonctionne à merveille. James Brown était un artiste de génie et un employeur aussi terrifiant qu'exigeant.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte