Là-haut, réalisé par Pete Docter en 2009, avait marqué un tournant dans l'histoire de Pixar. Le film d'animation était considéré comme le meilleur jamais produit par le studio américain... jusqu'à Vice-versa. Pixar et Pete Docter refont équipe pour ce nouveau dessin-animé (au cinéma le 17 juin) tout en sagesse et en originalité. Vice-versa plonge dans le cerveau d'une adolescente de 11 ans, Riley. La jeune fille est guidée par des émotions : Joie (Charlotte Le Bon), Peur (Pierre Niney), Dégoût (Mélanie Laurent), Colère (Gilles Lellouche) et Tristesse (Marylou Berry).
Ces émotions enrobent les souvenirs de Riley d'une saveur particulière. Elles sont aussi à l'origine de ses réactions, de ses pulsions et de ses choix. Le film d'animation de Pete Docter alterne entre le monde réel et le cerveau de Riley pour un résultat parfait visuellement et intellectuellement.
Les enfants riront très fort aux plaisanteries et répliques bien senties des émotions. Les adultes, eux, sauront aussi apprécier le film sous un angle plus mélancolique. Vice-versa représente de la manière la plus juste les parts de nous qui se détruisent avec le temps et celles différentes qui renaissent à la place. Dans cette superposition habile des niveaux de lecture, le film nous laisse un message qui fait réfléchir : on se construit aussi avec la tristesse. Vice-versa est le propre du cinéma inter-générationnel : drôle et émouvant pour les enfants, amusant et sage pour les parents.
Le travail de Pete Docter, et plus généralement celui des équipes du studio Pixar, est remarquable sur le plan du scénario mais aussi de l'esthétique. Dans Vice-versa, tout est parfaitement représenté par des dessins de cartoon aux traits géométriques.
Les îlots de la personnalité, situés dans le cerveau de Riley, sont des plateformes de souvenirs, de choses qui nous sont chères, le socle de notre personnalité. Le train de la pensée relie toutes les zones du cerveau (le conscient, l'inconscient, le subconscient). Le plus drôle : les rêves ne sont qu'un studio de cinéma où sont tournés des séries B ou des films d'horreur projetés pendant le sommeil de Riley. Ce petit monde fort bien imaginé nous transporte dans une belle aventure, à telle point que la critique s'est demandée pourquoi le film d'animation ne concourrait pas au Festival de Cannes.
Avec un film de la trempe de Vice-versa, il est facile de pardonner à Pixar les suites de ces dernières années, comme Cars 2 ou Monstre Academy, légèrement en deçà des prouesses dont est capable le studio.
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