Stranger Things, la nouvelle série-phénomène de Netflix, fait l'objet de toutes les passions depuis sa sortie le 15 juillet dernier. Le feuilleton de huit épisodes suit l'évolution des habitants d'une petite ville secouée par l'étrange disparition d'un garçon de 11 ans. Des personnages attachants et réalistes face à des manifestations extra-terrestres, pour un univers à la fois familier et surnaturel... sur fond d'ambiance retro.
C'est l'une des grandes forces de cette création des frères Duffer (auteurs sur la série Wayward Pines) : l'époque durant laquelle se déroule l'intrigue. Papier-peints à motifs, murs en bois, coupes au bol et jeans pattes d'eph' : tout sent bon les années 80. Un hommage au cinéma fantastique de l'époque et une plongée dans un monde spielbergien qui rappelle le bon vieux temps à certains et fait souhaiter à d'autres d'être nés quelques années plus tôt.
Quitte à chercher un enfant disparu, autant le faire au rythme des synthétiseurs. Les musiques d'ambiance sonnent à elles seules comme un hommage au cinéma fantastique made in 80's : composées par le groupe américain Survive, elles plongent le téléspectateur dans un monde inquiétant, kitsch et moderne à la fois.
Comme les frères Duffer l'ont confié à Télérama, la musique est un élément central de la série qui n'a pas été laissé au hasard : "Nous avons toujours eu un faible pour les bandes originales de John Carpenter, son travail de compositeur. En lisant les scénarios, les gens étaient persuadés que nous irions vers quelque chose de plus près de John Williams, mais ça aurait été trop simple. Nous avons donc embauché un groupe d'Austin, Texas, Survive, qui a signé l'ensemble de la B.O. Ils nous ont laissé plus de treize heures de musique."
Quand ce ne sont pas les synthétiseurs des musiques originales qui sont mis à l'honneur, les personnages évoluent au son des plus grands tubes de l'époque : de Africa de Toto à Should I stay or should I go de The Clash, en passant par The Bangles ou Joy Division, aucune figure musicale des années 80 n'a été oubliée.
Vestes en cuir et cheveux gominés pour les garçons, tignasses frisées et chouchous pour les filles : comme pour la musique, un soin particulier a été apporté aux costumes. Et alors que les représentations des années 80 tombent facilement dans la caricature, constituées de vêtements fluorescents et autres guêtres à motifs, tout dans Stranger Things respire l'authenticité.
Une ode à la mode de l'époque qui résonne auprès des téléspectateurs : depuis sa sortie, plusieurs articles donnant astuces et adresses pour s'habiller comme un personnage du show sont apparus sur la toile. Une atmosphère renforcée par les gadgets représentés : ici, les enfants communiquent par talkie-walkie, se repèrent à la boussole et ne se déplacent qu'à vélo.
Présentée par Netflix comme "une lettre d'amour aux classiques du fantastique des années 80", Stranger Things est également un nid de références à ces films qui ont marqué une génération. Ce sont les enfants qui mènent l'enquête (comme dans Les Goonies, écrit par Steven Spielberg, sorti en 1985) et les pré-adolescents sont les premiers à établir un contact avec les entités extra-terrestres (comme dans E.T, du même réalisateur, en 1982). On retrouve également l'influence de John Carpenter, dans l'atmosphère et la musique.
Ulysse Thevenon, journaliste et