Comme à son habitude, Westeros est une terre sans pitié. L'épisode 1 de la saison 2 de House of the Dragon l'a une nouvelle fois démontré par sa séquence finale horrifique. Avant d'en lire plus sur la question, assurez-vous bien de ne pas être sensibles aux spoilers et d'avoir bien visionnés les épisodes 1 et 2 de cette deuxième saison de House of the Dragon.
À la fin de l'épisode diffusé sur la plateforme Max le 17 juin, un enfant a été décapité sauvagement devant sa mère. Une mère obligée d'ailleurs de choisir l'enfant qui allait être tué devant ses yeux... Bien sûr, il ne s'agit pas d'un enfant comme les autres : c'est le prince héritier Jaehaerys Targaryen, fils d'Aegon II et de sa sœur-épouse Helaena qui a été assassiné.
C'est sûr les désastreuses conséquences émotionnelles et politiques de ce meurtre que s'ouvre l'épisode 2. Ce dernier s'ouvre sur les conséquences directes de l'assassinat : la colère du roi et père de la jeune victime qui crie qu'il "déclare la guerre" à quiconque veut l'entendre, son frère qui, déjà, enquête, et le reste du conseil restreint, Otto et Alicent, qui pensent déjà à la suite. Alicent pense qu'elle est responsable de la mort de son petit-fils parce qu'elle est une des instigatrices de l'usurpation du trône. Lucidité ? Culpabilité ? Une chose est sûre, ses certitudes de la reine douairière sont plus fragiles que jamais.
Pour Otto Hightower, si le drame est terrible, il peut être utilisé politiquement pour émouvoir le peuple et consolider la légitimité d'Aegon II sur le Trône de fer tout en détruisant la respectabilité de sa rivale, Rhaenyra. Que l'héritière recluse à Peyredragon soit responsable ou non de cet assassinat (et elle ne l'est pas), Otto entend lui faire porter le chapeau afin de détruire la réputation de celle qui désire s'asseoir sur le trône de son père. Aegon II, jeune et impulsif, n'a pas la patience pour les manigances politiques de sa Main et grand-père, Otto. Il souhaiterait agir militairement et en finir le plus vite possible. Entre le roi et son plus proche conseiller, une opposition stratégique se fait de plus en plus sentir. Un conflit que Larys Strong observe avec attention...
La stratégie que l'on pourrait presque qualifier de "médiatique" de ce dernier est très efficace. Il va mettre en scène le deuil des femmes de la famille royale pour retourner à son avantage la situation et détruire les ambitions de Rhaenyra en la dépeignant comme une tueuse d'enfant. "Laissez le peuple voir le corps de cet enfant et l'œuvre de cette prétendante", explique Otto au Conseil, omettant dans sa froideur calculatrice le choc émotionnel que cette parade provoquera sur sa fille et ses propres petits-enfants traumatisés. La Main du roi obtiendra l'accord du monarque après le soutien de sa fille Alicent. Le corps du jeune prince, avec sa tête recousue sur son buste, défilera dans les rues de la capitale. La scène est cauchemardesque pour les membres de la famille royale mais Otto avait raison : l'atout politique est considérable pour les Verts.
Du côté de Peyredragon, Rhaenyra découvre cet assassinat et l'accusation faite par les Verts. Les nobles prêts à rejoindre son camp sont désormais dissuadés par la calomnie. Daemon, le véritable commanditaire de cet assassinat (même s'il souhaitait voir une autre tête tomber, celle d'Aemond), reste silencieux lorsque la mort de l'enfant est rapportée. Mais Rhaenyra, en un coup d'œil, voit clair dans le jeu de son mari. La confiance entre les deux semble brisée. Daemon menace d'ailleurs son épouse par son attitude violente avant d'admettre son "erreur".
Quelques instants après cette discussion tendue, Baela Targaryen, la fille de Daemon, s'entretient avec Rhaenyra. Elle est missionnée par la reine tandis que son père est exilé pour un temps de la cour.
Du côté de la capitale, Criston Cole menace et mandate un de ses soldats pour une mission dangereuse à Peyredragon. Il demande à Arryk Cargyll, un chevalier fidèle aux Verts d'infiltrer la tanière des Noirs. Il dispose d'un atout considérable : son frère jumeau, Erryk, a juré allégeance à Rhaenyra et se trouve auprès de la reine. Criston exige de lui qu'il prenne la place de son frère pour frapper au cœur de la cour des Noirs sans être découvert. Il devra s'exécuter sans être reconnu par son frère. Une mission astucieuse mais périlleuse.
À Peyredragon, Rhaenyra s'entretient aussi avec Mysaria, le Ver blanc. Cette maîtresse-espionne essaye de négocier sa liberté auprès de la reine des Noirs. Le fait que les deux femmes partagent comme "petit-ami" Daemon Targaryen leur permet de se rapprocher et de se comprendre. Rhaenyra, prudente, fait preuve de miséricorde avec la jeune femme et lui offre sa liberté. Une décision sage dont elle récoltera immédiatement les fruits puisque c'est Mysaria qui découvrira, sur le chemin du départ, l'arrivée suspecte d'Arryk Cargyll. C'est ce sens de l'observation et sa nouvelle loyauté pour Rhaenyra qui sauvera cette dernière de la tentative d'assassinat fomentée par Cole avec ce chevalier jumeau.
Si Rhaenyra fait preuve de clémence, la cour des Verts n'est pas aussi tendre. Avec la mort du petit prince, une vaste opération d'arrestation et de mise à mort a lieu devant les murs du palais. Le roi Aegon II, bien décidé à se venger, a choisi de condamner à mort la totalité des exterminateurs de rats de la capitale. Puisqu'il n'a pas réussi à trouver celui qui a décapité son jeune fils, il les a tous tués. Un manque de réserve et une attaque contre le petit peuple que réprouve avec férocité son grand-père et Sa Main, Otto Hightower. Le vieux stratège fait d'ailleurs longuement la leçon au roi : sa folie vengeresse a réduit à néant l'opération qui visait à améliorer son image avec la procession funéraire. Il est passé du statut de roi éploré qui pouvait susciter la compassion et l'amour du peuple à celui de tyran.
Très en colère contre le roi, Otto ne mâche pas ses mots et compare le jeune Aegon à son père Viserys, bien plus sage et intelligent à ses yeux. Otto en vient même à rappeler une vérité à son petit-fils : Viserys n'avait aucune intention de faire de lui son héritier, c'est Rhaenyra qui a toujours eu sa préférence. Un secret de polichinelle qui vient frapper une corde sensible. Aegon II, soucieux de faire couler le sang et de se venger, est en opposition parfaite avec Sa Main. Il est aussi considérablement vexé par les propos paternaliste d'Otto. De cette dispute glaciale découle une décision grave : Aegon II exige d'Otto qu'il abandonne son rôle de Main. C'est Criston Cole qui hérite de ce titre et devient le premier conseiller du roi.
L'épisode se termine par le duel entre les deux frères jumeaux. La reine Rhaenyra sortira vivante de cette tentative d'assassinat grâce à l'intervention rapide de Mysaria et de ses gardes. S'il est difficile de savoir lequel des frères l'emporte à la fin du combat, ce dernier (probablement Erryk) met fin à ses jours en tombant volontairement sur sa lame...
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