Mons : les atouts de la capitale européenne de la culture 2015

Mons a ouvert ce week-end les festivités comme capitale européenne de la culture 2015. Cette ville belge, qui compte près de 100.000 habitants, succède ainsi à Marseille (en 2013) et à Riga (en 2014).

Peu connue en dehors des frontières wallonnes, pourquoi a-t-elle obtenu ce titre d'un an ? Elle était, certes, la seule candidate pour cette nomination (la Belgique avait été sélectionnée pour 2015), mais Mons a des atouts à faire valoir.

Trois monuments historiques classés à l'Unesco

La ville belge comporte un patrimoine de qualité. Trois monuments sont classés sur la liste mondiale de l'Unesco. On retrouve notamment le Beffroi, haut de 87 mètres, qui domine la ville. Construit au XVIIe siècle, il s'agit du seul monument de ce type de style baroque en Belgique. 

Autre monument classé patrimoine mondial de l'Unesco : les minières néolithiques de silex de Spiennes. Situées à 6 km du centre ville de Mons, elles ont été découvertes au milieu du XIXe siècle avant d'être exploitées avec 25 puits d'extraction de silex.

Enfin, le Doudou a aussi été reconnu comme chef-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel par l'Unesco. La fête locale se déroule chaque année le week-end de la Trinité (le dimanche qui suit la Pentecôte). L'hommage à Saint-Georges combattant le dragon amène le public pour un cortège impressionnant.

Une figure de l'art : Vincent van Gogh

Plus de 20 expositions rythmeront l'année culturelle de Mons. Déjà mise en place, celle sur Vincent van Gogh représente particulièrement la ville belge. Car le peintre néerlandais, aussi génial que malade, a séjourné durant deux ans dans le Borinage, de 1878 à 1880. 

C'est d'ailleurs là qu'il renonce à devenir évangéliste pour se consacrer à l'art, pour le succès qu'on lui connaît dans le post-impressionnisme. Dans le bassin minier, il pense sa patte de peintre et développe son talent et ses idées. Après ces deux ans, il partira d'ailleurs pour Bruxelles afin d'étudier à l'Académie royale des Beaux-Arts. 

L'exposition, ouverte jusqu'au 17 mai, retrace donc toutes les influences qu'a connu Vincent Van Gogh pour se construire en tant qu'artiste mais aussi les conditions de vie dans le Borinage à cette époque. Avec environ 70 tableaux, elle représente l'un des rendez-vous à ne pas manquer de l'année. Ce que rappelle Kris Peeters, l'actuel vice-Premier ministre et ministre fédéral de l'Emploi, de l'Économie et des Consommateurs.

Pour l'occasion, Mons ouvrira cinq musées à partir du mois d'avril. Silex's présentera les minières néolithiques de Spiennes, le musée du Doudou la semaine de festivités annuelles du même nom, et le Mons mémorial museum l'histoire des deux guerres mondiales. Enfin, l'Arthotèque permettra aux visiteurs de visionner 60.000 pièces numérisées et le Beffroi sera ouvert.

Un projet tourné vers la culture et l'innovation

Mons compte sur la culture pour relancer un territoire touché par la crise. "Il fallait un choc, un changement de paradigme. (...) Notre redressement sera une contribution au redéploiement multipolaire de la Wallonie, elle aussi en plein renouveau", a affirmé Elio Di Rupo, bourgmestre (l'équivalent du maire) de la ville et ancien Premier ministre. Car ces dernières années, les géants américains Google, Microsoft ou IBM se sont implantés ces dernières années, favorisant l'émergence de petites entreprises innovantes.

Par exemple, depuis septembre 2010, Google a installé un centre de données pour 250 millions d'euros à Saint-Ghislain, à quelques kilomètres de Mons. Ce "datacenter" est l'un des trois du géant en Europe. En avril 2013, Freddy Bonhomme, le directeur, annonce que "le géant de l'internet va investir 300 millions supplémentaires pour agrandir le site et répondre à la demande mondiale croissante des services en ligne".

Pour continuer sur cette lancée, une exposition, Mons superstar ! une terre d'inventeurs et d'innovation, est à voir dans les anciens abattoirs de la ville. Ainsi, la capitale européenne de la culture souhaite rendre hommage à 17 Montois et Montoises célèbres, du Moyen-Âge à aujourd'hui.

Surfer sur la vague Dour

Mons veut aussi profiter de l'engouement procuré par le Dour Festival pour attirer de plus jeunes visiteurs. Située à quelques 25 kilomètres de la capitale européenne de la culture 2015, le festival créé il y a plus de 25 ans a décidé d'élargir l'événement à 5 jours (contre 4 auparavant) du 15 au 19 juillet. Les deux événements se sont même associés pour proposer aux campeurs une soirée dès la première nuit. Le Dour Festival accueille chaque année près de 200 000 personnes pour une programmation musicale variée et alternative. 

Avec un budget estimé à 70 millions d'euros, Mons a voulu miser sur la culture à long terme. Elle espère bien recueillir les fruits d'une année touristique forte (près d'un million de visiteurs attendus) afin de définitivement repartir de l'avant. Comme l'avait fait Lille, capitale européenne de la culture en 2004.

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