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"La promenade" de Pierre Bonnard
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
Le musée d'Orsay consacre une rétrospective passionnante au peintre français Pierre Bonnard qui ouvre ce mardi. Un peintre de la joie de vivre, du bonheur méditerranéen, de la félicité conjugale. Le titre de l'exposition qui lui est consacrée le dit bien : Peindre l'Arcadie.
Mais les choses ne sont pas aussi simples. Il est vrai que les toiles peintes par Bonnard en Normandie puis sur la Côte d'Azur où il est mort en 1947 sont lumineuses, colorées, joyeuses elles font de lui, incontestablement le peintre de la douceur, de l'optimisme.
L'exposition du musée d'Orsay révèle des aspects méconnus du peintre et tord le cou à nombre d'idées reçues sur Bonnard. L'une des plus répandues ayant trait à la vie privé du peintre. Il n'y aurait eu qu'une seule femme dans sa vie. Marthe, l'épouse, la muse, la femme idéalisée. Marthe qui s'offre à nous nue, de face, de dos. Marthe qui est couchée, en position très suggestive, et qui fait sa toilette, qui prend son bain. Et bien ce n'est pas toujours Marthe qu'on voit sur la toile.
Les visiteurs reconnaîtront Renée de Monchaty, la maîtresse de Bonnard, dans plusieurs de ses tableaux, notamment celui où elle est à table devant une assiette qui contient un poisson, poisson snobé par le chat qui se tient à ses côtés. Est-ce que Bonnard aimait autant les chats que ses femmes ? C'est à croire. En tout cas, il en mettait partout. Amusez-vous à les compter et surtout à les dénicher dans les recoins des tableaux. Le premier est blanc, tout aplati, le poil hérissé. Il n'en finit pas de s'étirer. Il date de la période japonisante du peintre que ses amis surnommaient alors Japonard.
Bonnard est un peintre post-impressionniste, ce qui l'intéresse, c'est la mémoire des choses, pas la réalité, même diffuse. Il remplissait des carnets de croquis, notait les variations du temps pour se souvenir de la lumière qu'il recréait sur la toile, mais dans son atelier. De là vient cette liberté dans les compositions. Bonnard n'en faisait qu'à sa tête, il est resté volontairement à la marge des avant-garde, ce qui lui a valu de méchantes critiques. Picasso, par exemple, n'aimait pas Bonnard, à qui il reprochait de ne pas savoir choisir, de rester toujours dans la sensibilité.
Matisse, Monet et Renoir ont défendu Bonnard. Au musée d'Orsay une autre idée reçue sur le peintre, tombe. Celle de son indifférence, son détachement. Ses autoportraits disent tout le contraire. Ces tableaux expriment toute la mélancolie et la douleur du peintre. Le plus saisissant de étant évidemment "le boxeur", et malgré les chagrins qu'il a connus, le dernier tableau de Bonnard est un amandier en fleur : que l'on peut considérer comme l'ultime message d'optimisme de ce peindre malicieux qui n'a cessé de répéter qu'il ne s'agit pas pour lui de peindre la vie mais de rendre vivante la peinture.
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