Au musée Jacquemart André à Paris on célèbre les fêtes galantes.
On se touche, on se regarde, on se sourit, on s'agenouille, on se prend par la taille, on se chuchote à l'oreille, et on rit, on s'amuse, on est dans un tableau d'Antoine Watteau.
Pendant ce temps-là, à la cour du roi, on bâille d'ennui devant les scènes de bataille, et on s'endort sous les crucifixions monumentales. En 1717, le Valenciennois Antoine Watteau se présente à l'Académie des Beaux-Arts avec un chef d'œuvre intitulé Le pèlerinage à l'île de Cythère.
La fête galante, c'est une image d'une vie sociale idéale
Christophe Vogtherr, le commissaire de l'exposition
Il a 33 ans et avec ce tableau à taille humaine, vient de créer un genre qui va faire école : La fête galante. Les collectionneurs en raffolent selon Christophe Vogtherr, le commissaire de l'exposition au musée Jacquemard André : "Ce sont des hommes d'affaires qui veulent des innovations, des discussions, des échanges philosophiques. La fête galante, c'est une image d'une vie sociale idéale que Watteau créé. Les figurants sont toujours en plein air donc c'est une vie qui est aussi vue comme naturelle. Pour les contemporains c'était le rêve de la vie dans la nature".
Antoine Watteau meurt 4 ans plus tard, à 37 ans. Ses fêtes galantes vont lui survivre grâce à ses disciples qui ont pour noms Nicolas Lancret ou François Bouchet et qui vont pousser le genre des fêtes galantes vers plus de fêtes, plus de galanteries, plus d'audace dans le flirt, plus de décolletés dans les robes, plus de vin, de fleurs, de sérénades.
Ce ne sont plus comme chez Watteau, les statues du parc qui sont nues, mais les petits marquis qui plongent carrément la main dans les corsages et regardent sous les jupons des dames qui font de la balançoire. Avec Jean-Honoré Fragonard, né 20 ans après la mort de Watteau, la représentation de la galanterie festoyeuse atteint son sommet d'impudeur, et de génie.
"Il y a des œuvres qui sont très ouvertement sexuelles, raconte Christophe Vogtherr. Fragonard prend l'idée du début du siècle, des jeux de société. Des jeux de divertissement sur l'amour, la drague, les liaisons sexuelles entre les protagonistes."
A ceux qui veulent bien les comprendre, les titres des tableaux de Fragonard disent tout : La surprise, La poursuite, Les jeux de la main chaude... Et puis il y a Carle Van Loo, peintre niçois, considéré à son époque comme un petit génie. Voltaire le mettait à l'égal de Raphaël.
Le musée Jacquemart André présente son chef d'œuvre du genre : La lecture espagnole. Acheté par Catherine II, et peint en 1754, le tableau montre un jeune homme faisant la lecture à deux demoiselles très attentives. Leur mère assise à l'arrière a suspendu son ouvrage pour écouter tandis que la petite sœur distraite, joue avec un oiseau.
Tout y est : vanité, charme, jalousie, innocence, l'homme peut choisir parmi ces pécheresses, ou les prendre toutes. Ces merveilleuses obscénités sont exposées au musée Jacquemart-André jusqu'au 21 juillet.
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