L'accord dit du "22 mars" négocié entre l'Unedic (qui gère l'assurance chômage) et trois syndicats (CFDT, CFTC, FO) prévoit plusieurs modifications du régime spécial d'allocation chômage dont bénéficient les intermittents du spectacle.
Cet accord prévoit un plafonnement du cumul des indemnités et du salaire à 4.381 euros mensuels, un allongement du délai de carence entre le dernier salaire perçu et le versement de l'indemnisation, et une augmentation des cotisations sociales.
Les intermittents sont bien sûr unis contre ces propositions qui doivent être examinées par le médiateur nommé par le gouvernement avant validation. Mais selon l'Unedic, tous ne seraient pas concernés par ces modifications.
Le Midi Libre a relayé les chiffres révélés par l'organisme concernant les effets de la réforme. On découvre que seuls 6% des intermittents devraient être concernés par l'instauration d'un plafonnement à 4.381 euros.
Selon les données de l'Unedic, 80% des intermittents cumulent actuellement un salaire et une allocation chômage chaque mois. Mais le salaire moyen est de 1.500 euros et l'indemnisation moyenne de 1.100 euros, soit un revenu brut moyen de 2.600 euros.
Concernant l'allongement du délai de carence avant le versement de l'indemnisation, la réforme n'entraînerait aucun changement pour les allocataires dont le salaire horaire est inférieur à 16 euros, "soit plus de la moitié" des intermittents du spectacle, assure l'Unedic.
Les simulations de l'organisme stipulent enfin que 25 % des ouvriers et techniciens du spectacle et 74 % des artistes n'auront aucun jour de différé. 44% des ouvriers et techniciens et 85 % des artistes auront un différé compris entre 0 et 12 jours.
Si la culture n'a pas de prix, elle a un coût : l'impact du régime spécial sur l'assurance chômage est estimé à 1 milliard d'euros par an. D'après l'Unedic, la réforme actuelle devrait permettre d'économiser environ 150 millions d'euros chaque année.
À terme, le but est de régler le problème des entreprises privées ou publiques qui profitent du système pour payer moins de charges.
Des sociétés de production de spectacle ou d'audiovisuel emploient en effet techniciens, preneurs de son, et assistants qui se relaient toute l'année et occupent en réalité des postes permanents.
L'allocation des intermittents permet pour ces personnes de toucher plus qu'avec l'assurance chômage normale. Les intermittents reçoivent l'équivalent de huit mois d'indemnisation pour trois mois travaillés (il faut totaliser 507 heures de travail en 10 mois pour les toucher), alors que l'indemnisation chômage normale est indexée sur le nombre de jours travaillés.
Ce système implique également que certains intermittents refusent des contrats pour garder leurs indemnités et continuer à bénéficier de ce régime, très avantageux lorsqu'il est fraudé.
En France, on compte environ 100.000 intermittents. Ils représentent 3% des cotisants à l'assurance chômage.
Si modifier leur statut est si compliqué, c'est parce que leur union les rend très puissants. Les intermittents donnant vie à 300 films et 2.000 festivals chaque année.
En juillet 2003, la réforme du régime spécifique aux intermittents avait coûté sa place au ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon. Les manifestations de l'époque avaient fait annuler le festival d'Avignon, plus grand festival de théâtre du monde. La durée maximale pour cumuler les 507 heures de travail était passée de 12 à 10 mois.
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