Les premiers sont arrivés il y a plusieurs jours déjà. À 7h20 vendredi 19 septembre, la file d'attente devant l'Apple Store place de l'opéra à Paris traverse déjà la rue. Le service d'ordre est arrivé à 6 heures pour installer les barrières et organiser la très longue attente qui s'annonce.
À quelques mètres de la porte d'entrée de la boutique, les tous premiers acheteurs piétinent, l'air fatigué. Il faut dire que certaines sont là depuis longtemps déjà. Sylvain, fonctionnaire, a pris des vacances exprès pour être le premier Français à mettre la main sur l'iPhone 6. Il s'est installé devant l'entrée avec tente et fauteuil pliable il y a 74 heures exactement.
Chaque sortie d'iPhone est un événement. Quelques minutes avant l'ouverture, la tension commence à monter. Les agents d'entretien passent un dernier coup de chiffon : tout doit être parfait pour recevoir les clients. Derrière les portes vitrées, on entend les employés chauffer l'ambiance. Ils se mettent en rang ; les portes s'ouvrent pour laisser passer un vendeur qui vient accueillir le tout premier client de cette journée très spéciale. Il lui serre la main, l'invite à entrer sous la "hola" des collègues.
Dix minutes plus tard, Sylvain ressort avec un iPhone 6 et un iPhone 6 Plus, le sourire au lèvre. "Je vais l'installer et je vais aller dormir", lance-t-il en quittant les lieux, sous les applaudissements et les vivas des vendeurs. De l'autre côté des barrière, un Indien qui travaille à Paris le regarde partir d'un air déçu. Il faisait la queue depuis 18 heures la veille, lorsqu'il a laissé son ami seul pour aller dormir un peu. Et quand il est arrivé à 4 heures ce matin pour prendre la relève, impossible de réintégrer la file. "Je lui ai donné l'argent pour m'acheter l'iPhone et j'attends ici", raconte-t-il, les traits tirés.
Plusieurs centaines de mètres plus loin, à l'autre bout de la file d'attente, les derniers arrivés rouspètent. Camille fait la moue, elle est dépitée par les centaines de personnes qui attendent déjà devant elle. Pourtant, il n'est que 9 heures du matin. "J'espère qu'il restera des iPhone 6 en 128 Go", dit-elle, espérant que le prix plus élevé du smartphone lui épargne la déception d'une rupture de stock. Elle se décrit comme une "iPhone addict", et est prête à attendre toute la journée s'il le faut.
Dix mètres devant, Nicolas est là "parce qu'il n'avait rien à faire aujourd'hui", alors il "tente sa chance". Mais il n'attendra pas plus de quelques heures. Pareil pour le jeune couple russe, juste derrière. Pourtant "ce serait super cool" d'être l'un des premiers moscovites à avoir un iPhone 6, puisque le smartphone n'arrivera que dans quelques semaines en Russie. Quant à ceux qui sont arrivés il y a plusieurs jours, "ce sont des fous", rigole Nicolas.
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