Pour un moment de gloire éphémère, la réappropriation de contenu est devenue une pratique courante sur Twitter. Certains utilisateurs du réseau social à l'oiseau bleu n'hésitent pas à piocher dans des comptes à l'écho confidentiel bons mots et traits d'esprit à fort potentiel viral, sans créditer leur auteur, pour récolter les retweets et favoris à la pelle. Ces plagiats, qui sont aussi le fait de bots (des comptes automatiques gérés par des robots) passent inaperçus la plupart du temps. Mais il semble que le réseau social ait changé son fusil d'épaule et décidé de placer la défense du droit d'auteur au cœur de sa politique d'utilisation.
Le site américain The Verge raconte comment plusieurs messages postés sur le réseau social ont été bloqués car ils ne respectaient pas le droit d'auteur. Comme le relaie le compte Twitter @Plagiarismisbad (en français, "plagier, c'est mal"), plusieurs tweets reprenant une blague du compte @runolgarun ont eté remplacés par la mention "Ce tweet a été bloqué en réponse à une demande de l'ayant droit", conformément au Digital Millennium Copyright Act, adopté aux États-Unis en octobre 1998.
À l'origine du tweet en question, on retrouve Olga Lexell, une auteure indépendante basée à Los Angeles. Après avoir constaté que certains de ses tweets avaient été repris par d'autres utilisateurs qui ne mentionnaient pas leur emprunt, l'écrivaine, dont les tweets sont désormais privés (il faut s'abonner à son compte pour les voir), a signalé le pillage à Twitter. Elle s'en est ensuite expliquée sur le réseau social.
"J'ai simplement dit à Twitter qu'en tant qu'auteure indépendante, je gagnais ma vie en faisant des blagues et que j'utilisais parfois mes tweets pour les tester. J'ai ensuite expliqué qu'ils faisaient partie de ma propriété intellectuelle et que les utilisateurs en question n'avaient pas le droit de les reposter sans me créditer", a-t-elle indiqué début juillet.
À l'instar de la plupart des hébergeurs de contenus générés par les internautes, Twitter met à disposition de ses utilisateurs un formulaire permettant de déposer une plainte en tant que détenteur des droits d'un tweet. Mais son application concernait jusqu'à présent principalement des tweets comprenant des médias, photos et vidéos, ou des liens retweetés vers des sites internet qui hébergent illégalement des contenus piratés. En censurant des tweets reproduisant seulement du contenu écrit, Twitter semble amorcer un virage de sa politique de droits d'auteurs.