Les mobinautes français vont découvrir une nouvelle fonctionnalité de Facebook ce mercredi 25 novembre. Le réseau social déploie en France Instant Articles, une interface qui donne accès à des articles intégrés directement sur sa plateforme par des médias partenaires qui offrent un temps de chargement réduit et une expérience de lecture optimisée. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, plusieurs médias publient déjà des contenus sous ce format depuis quelques mois. Parmi eux, le New York Times, BuzzFeed, Slate, The Guardian ou la BBC.
En France, le premier média à se lancer est Le Parisien ce mercredi 25 novembre. Le quotidien francilien devrait démarrer l'expérience au rythme de cinq contenus publiés par jours. Le responsable marketing digital du titre affirme qu'il s'agit d'une "phase de test". "De nombreux lecteurs qui cliquaient sur les articles ne les lisaient même pas tellement le chargement était long, à cause de problèmes de réseaux ou de la lourdeur du site", a-t-il expliqué à l'AFP.
D'autres titres français devraient publier des contenus sous ce format dans les prochaines semaines : Paris Match, 20Minutes et le site Demotivateur d'abord, avant Les Échos au début de l'année 2016. Selon Les Échos, Le Monde ne suivra pas le mouvement dans l'Hexagone. Le président du directoire, Louis Dreyfus, explique qu'il n'a "pas été convaincu de l'intérêt de ce service" qui "fait disparaître l'environnement de l'article au profit de Facebook". De son côté, Le Figaro n'a pas encore décidé s'il participera à l'aventure.
Pour les éditeurs, l'enjeu est de capter les internautes présents sur Facebook en leur proposant des contenus lisibles plus rapidement que ceux des autres médias. S'ils abandonnent une partie de leur audience au réseau social, ils sont convaincus que l'expérience et le confort de lecture améliorés peuvent être des vecteurs de croissance à moyen terme. Pour Facebook, l'initiative permet d'augmenter son poids dans l'accès à l'information face à son grand rival Google.
Le modèle économique proposé par Facebook aux éditeurs est le même que celui mis en place par Apple avec son application News. Soit ils possèdent leur propre régie et commercialisent eux-même des publicités sur ces pages, soit ils délèguent la gestion à Facebook qui prend une commission de 30%. Pour éviter une perte significative de leurs revenus publicitaires, la plupart des éditeurs américains ont fait le choix de ne publier qu'une partie de leurs articles sous le format Instant Articles. Il s'agit généralement des sujets magazine.
Forts de leurs importantes communautés d'utilisateurs, Facebook et Apple veulent s'imposer comme des points d'accès indispensable à l'actualité sur mobile. Aux États-Unis, Apple News a déjà touché 40 millions de personnes depuis son lancement avec iOS 9 en septembre dernier et avant son déploiement au Royaume-Uni et en Australie. News et Instant Articles promettent aux utilisateurs d'accélérer l'affichage des articles, dans une application pour le premier, directement dans le flux d'actualité pour le second.
Pour l'heure, les éditeurs peinent à y trouver leur compte. Le Wall Street Journal et d'autres titres ont demandé récemment à Facebook de changer le format des bannières publicitaires qui leur rapportent moins de revenus que sur leurs propres sites. Pour News, la pomme de discorde se situe du côté des données insuffisantes fournies par Apple aux éditeurs, rapporte le site Digiday. La marque à la pomme leur transmettrait des statistiques hebdomadaires alors qu'ils sont habitués à scruter leur audience en temps réel sur leurs sites. Les deux géants du web auraient entendu les demandes des éditeurs et travailleraient à améliorer leurs produits.
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