Cafés, gares, hôtels, aéroports...Dans les grandes villes, désormais, les WiFi publics se multiplient. Mais ils proposent généralement un débit assez lent et son régulièrement sujets à des coupures intempestives. Plus largement, à l'échelle de la planète, un grand nombre de lieux sont encore oubliés par ces services, quand ils ne sont pas tout simplement privés de connexion Internet. Parmi eux, l'Inde, pays d'un milliard et demi d'habitants, qui affiche avec 22% de la population connectée l'un des taux de pénétration les plus faibles du globe. Ce gigantesque réservoir d'utilisateurs suscite les convoitises des géants du numérique qui multiplient depuis quelques années les initiatives pour désenclaver ces territoires déconnectés.
À l'issue d'une conférence à New Delhi, mardi 27 septembre, Google a justement annoncé le lancement du projet Station, un dispositif visant à proposer du Wifi à haut-débit, gratuit et sécurisé dans les lieux publics du pays. Le projet a débuté l'an dernier. Google travaille de concert avec la compagnie ferroviaire d'État pour installer des bornes Wifi dans les gares de la démocratie la plus peuplée du monde. 52 stations ont ainsi été équipées et plus de 3 millions de personnes en profitent déjà tous les mois en utilisant une adresse email et un mot de passe. 50 gares supplémentaires doivent être aménagées d'ici la fin de l'année. À terme, l'objectif est d'équiper 400 gares indiennes et d'étendre le projet à d'autres pays.
Google ne devient pas un fournisseur d'accès à Internet pour autant. La société utilise plus de 30.000 kilomètres de câbles à fibre optique existants et s'appuie sur un large réseau de partenaires, comprenant à la fois des opérateurs de télécommunications, d'infrastructures et de transports mais aussi des acteurs de la vie sociale et économique comme les universités, les chaînes de restauration, les cafés et les supermarchés. Google prend en charge le traitement des informations de connexion de ses différents points d'accès et propose à ses partenaires des outils leur permettant de les mettre en place. Ces derniers ont la possibilité de le monétiser en proposant des abonnements ou en affichant des publicités.
Le géant californien accompagne son initiative par le lancement d'une nouvelle application, YouTube Go, qui doit permettre à la plateforme de streaming de devenir plus accessible dans les pays émergents. Développée pour le marché indien, elle propose le contenu de YouTube à des utilisateurs bénéficiant d'un faible réseau Internet qui peuvent choisir la qualité et la taille de la vidéo pour épargner leur consommation de données. Elle permet aussi de sauvegarder des vidéos pour les visionner hors connexion. Google n'a pas précisé la date de lancement mais l'application doit être déployée progressivement dans d'autres régions du monde. La firme de Mountain View en profite également pour doter son navigateur Chrome d'un "Data Saver" amélioré afin de réduire à l'essentiel l'affichage des pages Internet et faciliter leur chargement.
"Dans un monde de plus en plus "mobile first", l'Inde nous donne un premier aperçu du futur d'Internet. Nous avons appris que les problématiques rencontrées par les Indiens sur la connectivité et les contraintes de données peuvent être universelles", a expliqué Sundar Pichai, le PDG indien de Google, dans une tribune publiée dans le quotidien indien Economic Times le jour de ces annonces. Google n'est pas seul sur le coup. Apple et Facebook multiplient les initiatives et les investissements pour se mettre les Indiens et dans la poche et se tailler la part du lion dans le potentiel économique du pays. Mais les autorités locales sont regardantes. Facebook a ainsi dû renoncer à son projet Free Basics, un accès gratuit à quelques services du web seulement, car il ne garantissait pas un égal accès à la toile à tous.
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