Semaine noire pour l'UMP. En sept jours, le parti d'opposition est passé par tous les états. Sans même avoir le temps de digérer sa défaite électorale face au Front national aux européennes le 25 mai dernier, les révélations de l'avocat de Bygmalion ont provoqué un tremblement de terre dont les répliques pourraient secouer le 238 rue de Vaugirard pour de nombreuses semaines encore.
Lundi 26 mai, en milieu d'après-midi, Me Patrick Maisonneuve, l'avocat de Bygmalion, l'agence de communication soupçonnée d'avoir surfacturé certains meetings à l'UMP lors de la campagne présidentielle de 2012, reconnaît l’existence d’un système de fausses factures. Cela aurait permis à l’UMP de masquer les dépassements de frais pendant la campagne présidentielle de 2012. Le montant de ses fausses factures s’établirait à 11 millions d’euros. La police entame une perquisition dans les bureaux de l’UMP.
L’UMP n’a pas le temps de se retourner puisque quelques heures plus tard, Jérôme Lavrilleux, ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy et bras droit de Jean-François Copé confirme en direct sur BFM TV que les dépenses du parti avaient "explosé". Très ému, il avoue ne pas avoir le courage de stopper la machine, mais précise que ni Nicolas Sarkozy, ni Jean-François Copé n’étaient au courant du système de surfacturation.
De son côté, le député UMP Pierre Lellouche porte plainte pour usurpation d’identité. Il explique que son nom aurait été utilisé à son insu dans l’affaire Bygmalion.
Dans la précipitation, le bureau politique de l’UMP, composé des ténors du parti se réunit. Sous pression, Jean-François Copé démissionne. Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin assureront la présidence du parti par intérim, jusqu’au congrès anticipé d’octobre prochain. De nombreuses questions restent en suspens, notamment celle de l'épineuse définition d'une nouvelle ligne politique.
L’UMP tente de se remettre des rebondissements des dernières 48 heures. Jean-François Copé aurait réclamé un "cessez-le-feu", assurent des proches. Il s'épanche sur les conditions de sa démission.
"L'étude anthropologique d'hier est à mettre dans les mémoires", regrette-t-il, faisant référence au bureau politique au cours duquel il a subi les attaques de plusieurs ténors dont François Fillon, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet.
Mis hors-jeu, le député maire de Meaux voit ses ambitions élyséennes contrariées après une ascension fulgurante dans le sillage de Nicolas Sarkozy. La plupart des cadres de l'UMP saluent la sagesse de son retrait.
Engagée sur la voie du retour à la sérénité à la faveur de la nomination d'une direction tricéphale Juppé-Fillon-Raffarin, l'UMP n'en demeure pas moins confrontée à de nombreuses interrogations. Quel leader désigner en octobre ? Avec quelle ligne politique ? Quel candidat pour la présidentielle ?
Alain Juppé a prévenu qu’il ne sera pas sur la liste des prétendants. François Fillon, ancien adversaire de Jean-François Copé ne s’est pas encore prononcé sur la question.
Aux question de timing s'ajoutent les interrogations liées au retour de Nicolas Sarkozy. Les fidèles de l'ancien chef de l'État le pressent de se manifester.
Ancien Président d’un parti en crise, Nicolas Sarkozy est appelé à la rescousse. Alain Juppé avait précisé, lors d’une conférence de presse, que le futur président du parti, devra s’engager à ne pas se présenter à la primaire, en vue de l’élection présidentielle de 2017. Ce qui n'empêche pas l'ancien Président de confier à des proches "le jour où je sortirai, la cote de mes concurrents s'effondrera".
L'hypothèse de l'homme providentiel prend de la substance alors même que l'affaire Bygmalion est devenue celle de ses comptes de campagne.
Pour se reconstruire, l’UMP a jeté son dévolu sur le centre en lui proposant de s’unir dans le but de contrer la montée du Front national. Jean-Pierre Raffarin, coprésident du parti se dit favorable à un candidat unique de la droite et du centre pour 2017. Le président par intérim de l'UDI calme le jeu et indique qu'il ne compte pas "se précipiter dans les bras de l'UMP".
Accusés de ne pas avoir respecté les statuts du parti lors de leur prise de pouvoir mardi pendant le bureau politique, les trois anciens Premiers ministres font savoir que la solution "politique" d'une direction collégiale de l'UMP devra "être validée par un vote formel" avant le 15 juin.
Selon une information du JDD, la police aurait trouvé des documents, lors des perquisitions, chez Event&Cie, filiale de Bygmalion, qui attestent que le montant de la facture des meetings de Sarkozy s’élève à 19 millions d’euros. La thèse de la double comptabilité défendue par l'avocat de Bygmalion est accréditée.
Dans le même temps, le retour de Nicolas Sarkozy se précise. Selon le JDD, l'ancien Président serait décidé à redescendre dans l'arènebriguer la présidence du parti pour s'éviter des primaires et conduire la droite dans la course à l'Élysée en 2017.
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