"À gauche, 'social-traître' est une insulte qui vaut excommunication et se répand sur Internet comme dans les manifestations, au point que mes enfants m’ont demandé : 'Dis papa, c’est quoi un 'social-traître' ?", explique Nicolas Domenach, qui apporte une réponse qui "peut paraître simple : c'est un sale type dont la traîtrise et la noirceur supposée, par comparaison, ravive la blancheur, la pureté de celui qui porte l’accusation".
"En l’affaire, les socialistes au pouvoir ne seraient que des gougnafiers, pire encore des ennemis de classe, pire encore des traîtres à la cause la plus noble, celle des travailleurs", analyse le journaliste. "Cette accusation est certifiée par les socialistes révolutionnaires authentiques qui tiennent Hollande et Valls pour des renégats, infâmes complices du capital, plus néfastes que Sarkozy et Fillon, car ils encombrent l’horizon de la révolution", poursuit-il.
Ainsi, "il faudrait donc les purger pour que le socialisme retrouve son authenticité originelle en même temps que sa force d’espérance et de conquête. C’est un procès très actuel, mais qui remonte de fait à Vladimir Illitch Oulianov, dit Lénine".
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