La garde à vue de Nicolas Sarkozy a repris, ce mercredi 21 mars. L'ancien président de la République est entendu dans le cadre de l'enquête sur les soupçons de financement libyens de la campagne de 2007. "À l'issue de cette garde à vue, susceptible de durer jusqu'à jeudi matin, il peut être remis en liberté, présenté à un juge en vue d'une éventuelle mise en examen ou convoqué ultérieurement", précise l'AFP.
Proche de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux a été entendu en audition libre. L'ancien ministre a écrit sur Twitter qu'il avait apporté des précisions pour "permettre de clore une succession d'erreurs et de mensonges".
Avec la garde à vue de l'ancien chef de l'État, la droite et Les Républicains renouent avec "les affaires". Cela marque aussi une accélération de l'enquête ouverte en 2013 après la publication, un an plus tôt, de deux documents par Mediapart.
Une enquête tentaculaire qui part d'une campagne hors norme. En effet, en 2007, Nicolas Sarkozy était face à Ségolène Royal pour l'élection présidentielle. "Cette campagne est l'une des premières de l'ère moderne. Celle de 1995, puis celle de 2002, sont des campagnes avant tout télévisuelles, comme dans les années 80. Là, nous avons les prémices de la campagne sur internet", analyse Pierre-Emmanuel Guigo, maître de conférence en histoire contemporaine à l'université de Paris-Créteil.
Joint par RTL.fr, il ajoute que "2007 a été l'année où d'importantes sommes ont été dépensées dans les réseaux sociaux. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal avaient lancé leur propre blog et leurs médias sociaux". 2007 est aussi l'année des "mass meetings", ces meetings géants inspirés des techniques américaines. "C'est répandu aux États-Unis et en Grande-Bretagne mais c'est une nouveauté pour la France. C'est d'ailleurs ce qui coûte le plus cher dans une campagne avec la location de la salle pour accueillir des milliers de sympathisants et de militants", indique-t-il. Le 29 avril 2007, le candidat de la droite tiendra un meeting à Bercy.
Dans le livre Nicolas Sarkozy, de Neuilly à l'Élysée, les journalistes Bruno Jeudy et Ludovic Vigogne décrivent des "milliers de fans" qui regarderont le "Sarko show sur des grands écrans installés dehors. Une heure avant que le candidat ne prenne la parole, l'ambiance est déjà survoltée". Quelques lignes plus tard, ils ajoutent : "Satisfait de sa démonstration de force et de popularité, Nicolas Sarkozy peut maintenant appeler sur scène pour La Marseillaise finale, ses amis 'people'. Les élus, eux, Dominique de Villepin en tête, observent debout les gradins le triomphe du champion de la droite décomplexée".
Autre élément qui fait de la campagne de 2007, une bataille unique, c'est la peopolisation des candidats. "Nicolas Sarkozy est quelqu'un de fasciné par la communication politique. Cette année marque aussi l'ère de la peopolisation à grande échelle avec la volonté de mieux la contrôler et l'encadrer. Il y a aussi une accélération de la campagne avec l'arrivée des nouveaux médias d'information en continu. Le candidat va les inonder et ainsi monopoliser le terrain médiatique. Il devient difficile pour ses adversaires d'exister", explique Pierre-Emmanuel Guigo.
Si l'on prend le résultat, la campagne de Nicolas Sarkozy est un succès. "Il s'agit de l'élection qui se joue avec le plus d'écart entre les deux candidats, depuis 1988", note le maître de conférence. Le candidat de l'UMP avait obtenu 53,06% contre 46,94% pour Ségolène Royal. "Une belle et nette victoire (...) Cette victoire, il ne la doit qu'à lui et à lui seul. Sa campagne, il l'a pensée et imaginée depuis très longtemps. Puisant dans l'expérience de ses prédécesseurs et repérant toutes les erreurs à ne pas commettre", peut-on lire dans Nicolas Sarkozy, de Neuilly à l'Élysée.
Cette campagne restera donc un cas d'école pour les prochains scrutins. Aujourd'hui, elle est décryptée sur un tout autre niveau, celui de la justice.
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