A moins de deux mois des élections municipales, Manuel Valls, qui a toujours affirmé vouloir rompre avec "la politique du chiffre", renoue avec un style de communication qu'il avait évité jusqu'alors. Ses prédécesseurs présentaient annuellement, lors de grandes conférences de presse, leurs "résultats" en matière migratoire et se fixaient des "objectifs" pour les années suivantes, mais Manuel Valls n'a jusqu'à présent livré que des éléments parcellaires sur son bilan, alternant au fil du temps les signaux de "fermeté" et ceux "d'humanisme".
Dans le premier registre, son entourage a fait savoir dès novembre que le niveau des "éloignements forcés" de sans-papiers serait du même ordre que les dernières années, c'est-à-dire d'environ 21.000. Le total des "éloignements" - qui avaient atteint un niveau record de 36.822 en 2012 - sera toutefois en forte baisse en raison de la chute des "retours aidés", suite à la diminution des montants alloués aux étrangers qui acceptaient de partir en échange d'un pécule.
Près de 10.000 Roumains et Bulgares, majoritairement roms, étaient rentrés dans leur pays dans ce cadre en 2012, mais la plupart de ces citoyens européens étaient revenus puisqu'ils bénéficient de la libre circulation dans l'Union européenne. Manuel Valls a drastiquement diminué au début 2012 le montant de ces "aides au retour" pour mettre un terme à une "pantalonnade qui gonflait artificiellement les chiffres" des expulsions, selon son entourage.
Autre sujet sensible : la régularisation des étrangers en situation irrégulière, qui devrait avoisiner les 46.000, après un total de 36.000 en 2012 (+27,7%). Le ministre a lui-même annoncé en novembre qu'il y aurait "10.000 régularisations supplémentaires" en 2013 suite à l'adoption d'une circulaire, à la fin 2012, qui a clarifié les critères à remplir pour obtenir un titre de séjour.
Ce document prévoit notamment de régulariser, sous certaines conditions, les parents ayant des enfants scolarisés depuis trois ans, et un grand nombre de familles s'en sont emparé. Il avait assuré que cette hausse était "conjoncturelle", liée à un afflux consécutif à la publication de la circulaire, mais la droite avait critiqué un "laxisme" susceptible d'attirer l'immigration irrégulière.
Autre inflexion annoncée : une hausse conséquente des acquisitions de la nationalité française. A la suite de consignes informelles, leur nombre avait été divisé par deux à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy (près de 95.000 décrets de naturalisation en 2010 contre 46.000 en 2012). Né en Espagne et naturalisé Français à 20 ans, Manuel Valls a rapidement souhaité les relancer pour revenir à leur niveau de 2010. Il avait publié dès octobre 2012 une circulaire assouplissant les critères, notamment pour les précaires et les jeunes.
En août, son équipe avait dressé un premier bilan de ce texte, faisant état d'une hausse de 14% de juin 2012 à juillet 2013, sans donner de chiffres globaux.
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