Harlem Désir a été nommé secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, mercredi 9 avril, l'obligeant ainsi à renoncer à ses fonctions au sein du PS. Le désormais ex-Premier secrétaire sera vraisemblablement remplacé par Jean-Christophe Cambadélis à la tête du Parti socialiste. Mais cette "sanction-promotion" - "exfiltration", selon les mots d'une source parlementaire - semble laisser perplexe le Landerneau politique.
À commencer par François de Rugy. "La petite politique se cache parfois derrière la grande, on voit bien
l'opération qui est faite, un jeu de chaises musicales non seulement au
sein du gouvernement mais là avec le Parti socialiste", a ainsi confié le coprésident du groupe EELV à l'Assemblée sur iTélé. Même son de cloche du côté de l'UMP, où Guillaume Peltier, vice-président du parti d'opposition, évoque "une insulte à la méritocratie à la Française". Selon l'ancien porte-parole du MPF, interrogé sur Radio Classique, "ce gouvernement est devenu le Pôle emploi des échecs du Parti socialiste".
Dans un communiqué, Damien Abad, ancien député européen pour l'UMP, était tout aussi remonté. "En se débarrassant ainsi d'Harlem Désir pour le nommer aux Affaires européennes, François Hollande méprise l'Europe à un moment où elle doit plus que jamais jouer un rôle clé. C'est un bras d'honneur que la France fait à l'Europe. Car au-delà de son piteux bilan à la tête du PS, Harlem Désir est aussi réputé pour ses absences répétées au Parlement européen. (...) Sa nomination traduit malheureusement le 'mal français' qui consiste trop souvent à faire de l'Union européenne le réceptacle des responsables politiques qui ont échoué dans leur mission".
Même au sein du PS, le départ de l'ex-leader de SOS Racisme apparaît comme un soulagement. Ainsi, Christian Paul, député socialiste, n'a pas mâché ses mots dans les couloirs de l'Assemblée. "Je n'ai pas trouvé qu'Harlem Désir avait permis au Parti socialiste de jouer tout son rôle de parti majoritaire", a expliqué ce proche de Martine Aubry. "Mais en revanche, il a été un excellent député européen, l'un des premiers à explorer les problèmes de mondialisation. Il connaît bien les institutions européennes. Je suis persuadé qu'il peut vraiment être utile dans ce gouvernement".
Le bouleversement annoncé à la tête du PS a ainsi suscité de vives protestations. "On a changé de Premier ministre, c'est le pouvoir constitutionnel du président de la République. En revanche, le changement de premier secrétaire appartient aux militants, comme le prévoient les statuts, au terme d'un congrès et d'un vote", a souligné Juliette Méadel, secrétaire nationale du PS à l'Industrie. La sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, du courant "Maintenant la gauche", a demandé "la mise en oeuvre d'une direction collégiale" pour "organiser un scrutin transparent et objectif", et "une date pour le vote des militants", refusant une "prédésignation" de Jean-Christophe Cambadélis.
Quoi qu'il en soit, un an et demi après son arrivée à la tête du PS, Harlem Désir s'en va sans avoir pu dynamiser un parti cantonné à la défense mécanique de l'action gouvernementale. Devant le Bureau national du parti, il a proposé, pour lui succéder, la candidature de Jean-Christophe Cambadélis, l'actuel secrétaire national du PS à l'Europe et à l'International et son rival malheureux en 2012 pour prendre la tête du PS.
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