Élections régionales 2015 en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon : le FN en bonne posture face des socialistes et des Républicains désunis
FOCUS - Enjeux, candidats et favoris des régionales : tour d'horizon du prochain scrutin dans la nouvelle région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon.

La région : en janvier 2016, la nouvelle région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon deviendra la deuxième plus grande région de France, mais aussi une des plus peuplées avec plus 5,6 millions d'habitants, soit près de 8% de la population française. Forte 138.136 milliards d'euros de PIB régionales, le Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon sera une des régions les plus riches de France et pèsera pour 7,4% du PIB national (3,3% pour le Languedoc et 4,1 pour le Midi-Pyrénées).
Les enjeux : Avec la fusion des deux région, le Languedoc-Roussillon nettement moins vaste craint d'être le grand perdant de la réforme territoriale. Avec ses 45.348 km², la région Midi-Pyrénées (la plus vaste des 22 régions de France métropolitaine) s'est imposée pour accueillir la capitale de la future région à Toulouse.
La peur de cet ascendant pyrénéen a très vite pesé sur la campagne de ces élections régionales, à commencer par la composition des listes de gauche qui a tourné au casse-tête. Le président socialiste sortant du Languedoc-Roussillon, Damien Alary n'a pas apprécié d'être doublé par Sylvia Pinel, la représentante des Radicaux de gauche (PRG), pour la deuxième sur la liste PS-PRG. Dans une région où les radicaux possèdent encore une solide base électorale et alors que le dissident socialiste Philippe Saurel veut encore jouer les troubles-fêtes, la situation est rapidement devenue intenable pour le parti socialiste.
L'éxécutif contraint de s'impliquer
L'enlisement de l'ancienne ministre Carole Delga est finalement remonté jusqu'à Matignon. Damien Alary, qui a l'oreille de Manuel Valls, a finalement obtenu gain de cause et s'est vu octroyer le poste inédit de président-délégué de région. Ce poste taillé sur mesure pour le président sortant du Languedoc a évidement suscité des réactions. "Il crée un poste et une loi pour lui. C'est hallucinant", s'est par exemple scandalisé Gérard Onesta dans les colonnes du JDD. La mesure d’exception a été ironiquement baptisée "loi Alary" par les détracteurs de ce petit arrangement.
Face à Carole Delga, Les Républicains sont emmenés par Dominique Reynié, un politologue de formation qui n'a jamais exercé de mandat législatif. Sa candidature devait permettre dépasser les rivalités locales. Mais son manque d’expérience et son parachutage ont fait grincer des dents. Le sénateur Les Républicains de l’Hérault Jean Pierre Grand a par exemple accusé Dominique Reynié de n’être ni inscrit sur les listes électorales ni domicilié dans la région. Malgré ses démentis, les justificatifs présentés par Dominique Reynié demeurent contestables jusqu'à présent.
La campagne des Républicains torpillé par une guerre fratricide
Le candidat qui affirme ne s'être "jamais senti parisien", mène sa campagne avec une relative indépendance vis à vis de son parti. Son statut d'homme extérieur au sérail de la droite semble lui permettre de passer les outres les consignes de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef d'État l'avait pourtant ouvertement rappelé à l'ordre son candidat en Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon pour qu'il revoit ses listes en intégrant des plus de sortants sur ses listes. Mais le professeur de Sciences Po Paris ne s'est pas embarrassé de ces consignes et à fait la sourde oreille.
L'homme qui était persuadé de ses chances en annonçant sa candidature arriverait finalement en troisième position au second tour. La liste de Carole Delga arrive en tête arriverait en tête avec 40% des voix selon un sondage Ipsos du 24 novembre, suivi de Louis Alliot pour le Front National avec 33% des voix tandis que Dominique Reynié est à la traîne avec 27 des intentions de votes pour sa liste LR-UDI-MoDem.
Les candidats :
Les dernières élections :
En Languedoc-Roussillon : le défunt Georges Frêche était arrivé avec 65,67% des voix avec sa liste d'union de la gauche (DVG, PRG, MRC, dissidents PS), suivi l'UMP Raymond Couderc avec 19,63% et le Front national qui plafonnait alors à 12,67% des voix pour la liste de France Jamet.
En Midi-Pyrénées : la fusion des listes de gauche (PS, PRG, Europe Écologie, Front de gauche) sous l'égide du socialiste Martin Malvy avait raflé 75,82% des voix contre 24,17% pour la liste UMP de Brigitte Barèges.
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