Quinze* membres du gouvernement seront concernés par les scrutins municipaux et européens des mois de mars et juin prochains. Avoir la moitié de ses ministres en campagne n'enchante visiblement pas Matignon, qui prépare actuellement un code de conduite à l'intention des Peillon, Valls et autres Moscovici qui se soumettent au vote des citoyens.
"Il ne doit y avoir aucune confusion et l’essentiel
de votre temps doit être consacré au gouvernement. Nul ne comprendrait qu’il puisse y
avoir utilisation des moyens de l’État pour des campagnes qui doivent être menées localement", explique François Hollande à ses équipes.
Les premiers éléments qui ressortent de ce code, dont la diffusion ne devrait pas tarder, semblent toutefois difficilement tenables pour les ministres. Le premier d'entre eux concerne les moments pendant lesquels ces derniers auront le droit de faire campagne. Jean-Marc Ayrault envisage en effet de demander à ses troupes de n'être actif que le soir et les week-ends.
Plusieurs questions se posent alors : à quel moment la journée d'un ministre prend-elle fin ? Doit-on considérer qu'un ministre n'exerce plus ses fonctions en fin de semaine ? Et que fera le candidat/ministre lorsqu'il sera interrogé sur ses municipales au détour d'une interview qui concerne ses activités au gouvernement ?
Selon un conseiller de l’Élysée, aucun déplacement ministériel n'aura lieu dans les trois semaines précédant le scrutin. "Sinon, à chaque fois qu’on se rendra dans une ville, on nous soupçonnera de le faire avec des arrière-pensées", explique-t-il. Un ministre confiait pourtant que François Hollande avait explicitement demandé de profiter des municipales "pour faire apparaître la cohérence" de l'action du gouvernement.
Quid également de la tournée promotionnelle de Manuel Valls - par ailleurs candidat à Évry -, censé venir en aide à plusieurs camarades socialistes en campagne ? Le mélange des genres et les contradictions qui risquent de découler de cette règle font douter de son intérêt véritable.
Reste la dernière consigne à avoir filtré dans la presse, ce mercredi 8 janvier : l'interdiction d'utiliser les véhicules du ministère pour se rendre à une réunion publique. Les plus taquins d'entre nous s'interrogeront sur la situation de Cécile Duflot et Pascal Canfin, candidats à Paris. Le principe d'"une voiture à Paris, une autre sur les terres locales" s'appliquera-t-il également à eux ?
*Quatorze ministres sont candidats aux municipales et un seul, Vincent Peillon (Éducation) aux européennes. Pour les municipales, plusieurs ministres sont candidats à des fonctions non-exécutives (non-cumul oblige), tels par exemple Manuel Valls (Intérieur) à Évry (Essonne), Michel Sapin (Travail) à Argenton-sur-Creuse (Indre), Stéphane Le Foll (Agriculture) au Mans, François Lamy (Ville) à Palaiseau (Essonne), Guillaume Garot (Agroalimentaire) à Laval. Frédéric Cuvillier (Transports) n'a pas encore dit ses intentions au sujet de la ville dont il était maire jusqu'à son entrée au gouvernement, Boulogne-sur-Mer.
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