"Pierre Niney est la réincarnation d'Yves Saint-Laurent", dit Pierre Bergé
INVITÉ RTL - À la veille de la sortie en salle du biopic consacré à Yves-Saint-Laurent, Pierre Bergé revient sur sa relation de cinquante ans avec le grand couturier.

Yves Saint-Laurent, réalisé par Jalil Lespert, sort ce mercredi dans les salles de cinéma de l'Hexagone.
En voyant le film à l'écran, cinq ans après la mort de son grand amour, Pierre Bergé était bouleversé. "Mais je dois vous dire que je fuis la nostalgie, je n'aime pas beaucoup le passé, je considère que le passé c'est comme une fondation dans une maison, ça sert à construire la maison et il faut s'arrêter là", explique-t-il au micro de RTL.
De tout le film, c'est la prestation de Pierre Niney, grimé en Yves Saint-Laurent, qui a le plus subjugué Pierre Bergé. "Je suis stupéfait, c'est la réincarnation d'Yves", lâche-t-il. Mais la performance de Guillaume Gallienne, qui l'incarne lui-même, ne l'a pas laissé de marbre non plus. "Il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'il est un acteur prodigieux", estime l'homme d'affaires et mécène.
Avec Yves Saint-Laurent, une confiance aveugle
Pierre Bergé est également revenu sur sa relation de cinquante ans avec Yves Saint-Laurent, aux côtés duquel il a lancé dans les années 1960 la célèbre maison de haute couture qui fait toujours la renommée de l'Hexagone à travers le monde. "Nous avions une relation très forte. Oui, je le rattachais à la vie, mais moi je me fais certains reproches parce que si la gloire n'était pas facile à porter, peut-être que vivre avec moi n'était pas non plus facile", analyse le président de la Fondation Yves Saint-Laurent.
"Oui j'ai pensé
l'accompagner dans son autodestruction, oui c'est vrai j'ai pensé boire comme lui. J'ai pris une fois de la
cocaïne, j'ai passé la nuit avec Yves à parler, j'ai vu le jour se lever et
j'ai dit : 'On ne m'y reprendra plus'", continue-t-il, ajoutant que, désormais, il ne pensait pas "à l'Yves
Saint Laurent qui buvait trop, aux excès d'Yves Saint Laurent" mais "à
l'extraordinaire gentillesse d'Yves Saint Laurent, à l'extraordinaire naïveté
d'Yves Saint Laurent", ainsi qu'à "la confiance qu'il [lui] a accordé, aveugle",
ce qui le "touche au-delà des mots."