Deux policiers accusés par une touriste canadienne de viol au 36, quai des Orfèvres ont été mis en examen dans la nuit de samedi à dimanche 27 avril et laissés libres sous contrôle judiciaire, a déclaré à l'AFP l'avocat de l'un d'eux, Me Sébastien Schapira.
L'avocat a expliqué que son client reconnaissait une relation sexuelle avec la plaignante mais consentie, contestant "fermement" tout viol. Un troisième policier a été placé sous le statut de témoin assisté et laissé libre également. Selon une source judiciaire, les deux policiers mis en examen pour viol en réunion ont été placés sous contrôle judiciaire, alors que le parquet de Paris avait requis leur placement en détention provisoire.
Un des quatre hommes de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) mis en cause a été relâché dans la journée sans aucune charge au terme de 48 heures de garde à vue. Parmi les trois autres, déférés devant la justice, un policier a été remis en liberté ce samedi soir par le juge d'instruction et placé sous le statut de témoin assisté, a annoncé son avocat Me Gustave Charvet, au terme de son audition.
"Une décision logique et juste", a souligné à l'AFP l'avocat, dont le client "conteste toute relation sexuelle" avec la plaignante. Les deux derniers ont été mis en examen, après leur présentation devant un juge d'instruction dans la nuit de samedi à dimanche au tribunal de grande instance de Paris. L'un d'eux a reconnu en garde à vue un rapport sexuel avec la plaignante, en affirmant qu'il était consenti. Il avait nié tout rapport dans un premier temps, comme ses collègues, qui n'ont pas modifié leur position.
Ce samedi, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour viol en réunion et modification de l'état des lieux d'un crime. Les policiers sont également soupçonnés d'avoir fait disparaître les bas et les lunettes de la jeune femme, a-t-on précisé de source proche de l'enquête.
Le parquet de Paris devait requérir des placements en détention provisoire en cas de mises en examen, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. L'affaire a provoqué une onde de choc au siège de la PJ parisienne, le légendaire "36" abritant des services d'élite comme la Brigade criminelle ou la BRI, l'ancien antigang.
Les quatre hommes placés en garde à vue ce jeudi sont justement des policiers de la BRI, un service spécialisé dans les interventions difficiles et les interpellations à hauts risques. Les faits dénoncés par la plaignante se sont déroulés dans la nuit de mardi à mercredi.
Selon des sources proches du dossier, la touriste canadienne âgée de 34 ans affirme avoir rencontré les hommes de la BRI dans un pub irlandais du quartier Saint-Michel où beaucoup de policiers ont leurs habitudes.
Après une soirée arrosée, elle aurait, selon ces sources, accepté de les suivre dans les locaux de la BRI, au "36", de l'autre côté de la Seine. C'est en ressortant, visiblement sous le choc, qu'elle a affirmé à l'agent de faction avoir été violée. Sa plainte a rapidement été recueillie au commissariat du IVe arrondissement.
De premiers examens médicaux ont été réalisés ainsi que des prélèvements ADN. On ignorait encore ce samedi le résultat des analyses. Des perquisitions ont aussi été menées au domicile des policiers par les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", qui se sont également déplacés sur le lieu du viol présumé.
Contactée par l'AFP, l'avocate de deux des policiers mis en cause, Anne-Laure Compoint, s'était refusée jeudi à commenter les faits, jugeant "intolérables ces violations du secret de l'enquête". L'IGPN a également été saisie par la préfecture de police d'une enquête administrative sur les faits.
"Le fait même d'être venus après une soirée dans les locaux de la PJ risque d'entraîner des sanctions", affirme une source au ministère de l'Intérieur. Interrogé à Marseille, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a répondu ce vendredi qu'il prendrait les sanctions qui s'imposent si les faits étaient établis.
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