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Un lycéen menacé de mort après la publication d'un journal spécial "Charlie Hebdo"

Plusieurs enseignants ont exercé leur droit de retrait jeudi et se sont rassemblés avec de nombreux élèves à midi devant l'entrée du lycée Marcellin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés.

Le numéro de "Charlie Hebdo", sorti le 14 janvier, s'est vendu à plus de 7 millions d'exemplaires
Le numéro de "Charlie Hebdo", sorti le 14 janvier, s'est vendu à plus de 7 millions d'exemplaires
Crédit : AFP
Fanny Bonjean & AFP

Un élève du lycée Marcellin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) et rédacteur en chef du journal de son établissement est l'objet de menaces de mort répétées depuis la publication fin janvier d'un numéro spécial Charlie Hebdo.

En réaction aux attentats, Louis, 17 ans, avait fait paraître le 22 janvier un numéro spécial de La Mouette bâillonnée, le journal du lycée. Dans ce numéro titré "Je suis Charlie", des billets d'humeur, des poèmes, des dessins, mais aucune caricature de Mahomet. "C'était un hommage aux 17 victimes sans discrimination, pour les juifs, les journalistes, les policiers", explique Louis. 

Son lycée a été directement touché par les événements puisqu'un élève a perdu son père dans l'attaque de Charlie Hebdo, le correcteur Mustapha Ourrad, tandis que l'oncle d'une élève a été tué par Amédy Coulibaly dans l'hypercacher à Vincennes. 

Croix gammée et balles

Dès le lendemain de la diffusion du journal, Louis découvre dans la boîte aux lettres du journal une enveloppe contenant la Une du fameux numéro sur laquelle ont été agrafés une croix gammée, un cercueil et une lettre de menace de mort. Il dépose plainte au commissariat de Saint-Maur qui ouvre une enquête. Au total, sept menaces de mort lui ont été adressées depuis fin janvier, dont deux comportant une ou plusieurs balles dans l'enveloppe. La dernière, qui remonte à début mai, avait "un goût d'ultimatum", selon lui. 

Louis, "très affecté psychologiquement" selon sa maman qui ne "comprend pas l'acharnement" que subit son fils, confie ne "dormir que quelques heures par nuit", "ne plus sortir seul dans la rue" et se déplacer avec "deux bombes lacrymogènes" en permanence sur lui. Chaque soir, il est raccompagné chez lui à la sortie des cours par le proviseur ou son adjointe. 

Une enquête en cours

Pour manifester leur soutien à cet élève, plusieurs enseignants ont décidé d'exercer leur droit de retrait jeudi et se sont rassemblés avec de nombreux élèves à midi devant l'entrée du lycée. "Cela dure depuis des mois. Au début, nous n'avons rien dit pour laisser l'enquête se faire, mais rien de concret n'a été fait", déplore Pascale Morel, professeur d'histoire, pour justifier le débrayage. 

"Dans cette affaire, une enquête judiciaire est en cours, la ministre en respecte donc les procédures", indique le ministère dans un communiqué. Najat Vallaud-Belkacem "ne peut que s'indigner, si les faits sont avérés, qu'un élève soit menacé de mort pour ce qu'il a écrit. L'école défend les valeurs de la République, et la liberté d'expression en fait partie", ajoute le texte. 

Une délégation de six personnes, composée de professeurs et de parents d'élèves, doit être reçue vendredi matin par le rectorat de Créteil. "La situation est préoccupante", confie Vincent Auber, directeur académique adjoint du département. "Cette affaire est prise très au sérieux", indique une source judiciaire. "Plusieurs auditions d'enseignants et d'élèves ont déjà eu lieu et des analyses biologiques" sur les lettres sont en cours, précise cette source. 

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