Prisons : Taubira "planche" sur une réforme des maisons centrales

Créer quatre niveaux de maison centrales selon la dangerosité des détenus. C'est l'idée préconisée par un document interne de l'administration pénitentiaire, auquel Le Parisien a eu accès. "Les niveaux 1 et 2, dédiés aux prisonniers les moins durs, donneraient une certaine liberté à ceux-ci dans la gestion de leur emploi du temps et de leurs activités", selon le document.

"Le niveau 3, plus strict, serait réservé aux profils disciplinaires avec une affectation temporaire de quelques mois centrée 'sur les motifs les ayant conduits dans ce type de structure'". Enfin, "le niveau 4 accueillerait les profils les plus sensibles, comme les anciens évadés".

Mettre un terme au régime des "portes ouvertes"

"Pour ces deux derniers niveaux, si le détenu fait preuve de bonne volonté, il aura vocation à retourner dans une prison de niveau 1 ou 2", précise le document.

Par ailleurs, "le projet entend mettre un terme au régime 'portes ouvertes' qui permet aux détenus de circuler librement sur les coursives dans certains établissements réputés 'souples'. En échange, le nombre et le choix d'activités seraient revus à la hausse."

Rompre la "solitude" des surveillants

Concernant les surveillants de ces structures difficiles, le document indique que "la question indemnitaire doit être posée" tout comme la "majoration des points dans le cadre des mutations". "Pour rompre la solitude ressentie par certains fonctionnaires, le plan propose de tester le travail en "binôme" en développant l'"ilotage" dans les coursives, à la façon des patrouilles de police.

Les prisons françaises se divisent en trois grandes catégories : les maisons d'arrêt, les centres de détention et les maisons centrales. "Les premières concentrent les prisonniers en attente de jugement et ceux condamnés à une peine de deux ans ou moins. Les deuxièmes accueillent les détenus condamnés à des peines supérieures à deux ans et présentant de bonnes perspectives de réinsertion", écrit le quotidien. "Enfin, les maison centrales concernent les condamnés aux peines les plus lourdes, et les détenus habitués aux sanctions disciplinaires".