Le père d'Ambre, un nourrisson de six semaines, a été condamné ce vendredi 1er juin à 20 ans de réclusion par la Cour d'assises du Pas-de-Calais. Motif : il a martyrisé sa fille à mort en 2015, notamment en la secouant sans cesse. La mère de l'enfant, accusée quant à elle de "privation de soin", a été condamnée à cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Elle comparaissait pourtant libre.
"C'est un bébé martyr qui a vécu 47 jours, dont 35 de violences. Le corps d'Ambre n'était que fractures", a déclaré Patrick Leleu, l'avocat général, lors de son réquisitoire. Le 16 mai 2015, alors qu'Ambre ne se sent pas bien, ses parents appellent les secours. Hospitalisée à Saint-Omer, où la famille réside, le nourrisson est ensuite transféré à Lille. Ses parents ne viendront la voir que le 19 mai. Ils seront interpellés avant que leur fille ne décède d'un œdème cérébral, le 21 mai.
Un traumatisme crânien, des fractures de l'humérus et de la clavicule, des bleus sur le visage, le dos et les chevilles... Le nourrisson a vécu un calvaire. L'enquête a ensuite révélé que son père la suspendait par les chevilles ou les aisselles "pour la calmer" et qu'il la projetait contre la table à langer. Il la secouait quotidiennement. Motif : il ne supportait pas ses cris.
Si la mère d'Ambre a répété à l'audience qu'elle n'avait jamais assisté à ces scènes, elle a reconnu qu'elle montait le son de la télévision. Elle-même était victime des coups de son compagnon.
Celui-ci, né en Roumanie, âgé de 25 ans à l'époque des faits, avait été adopté à un an par une famille du Pas-de-Calais. Lorsque sa psychose infantile a été décelée, alors qu'il avait 12 ans, il a été placé en foyer en Belgique jusqu'à sa majorité. De retour en France, il a été placé sous curatelle renforcée.
C'est en avril 2015 que l'homme a arrêté son traitement de médicaments stabilisateurs, après avoir raté un concours d'entrée dans l'armée. Les premiers coups portés sur son bébé ont commencé à cette période. "Au moyen-âge il y avait la peine de mort, et c'est sincèrement ce que je mérite pour ce que j'ai fait à ma fille. Je regrette tout ça", a déclaré l'accusé avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.
La mère, âgée de 20 ans lors du décès du nourrisson, vient d'un milieu où règne la violence conjugale. Elle avait deux ans quand sa mère est morte sous les coups de son conjoint. Aujourd'hui, la jeune femme est enceinte ; un bébé qui viendra s'ajouter aux deux enfants qu'elle a eu d'une nouvelle union, après le décès d'Ambre.
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