Jean, veste noire et chemise rose, Jérôme Kerviel s'est présenté à cette audience technique, souriant et décontracté. À la sortie, il a expliqué qu'il aborderait "très serein" ce nouveau procès, prévu huit ans quasiment jour pour jour après l'annonce de la perte de 4,9 milliards d'euros enregistrée par son ancien employeur, la Société Générale.
"J'ai hâte d'y être, on est toujours aussi combatifs", a déclaré à l'ancien trader au côté de son avocat Me David Koubbi, à la sortie de la cour d'appel. En mars 2014, la Cour de cassation avait confirmé la condamnation pénale de l'ex-trader à 5 ans d'emprisonnement, dont 3 ferme, mais annulé les 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts auxquels il avait été condamné. La plus haute juridiction française avait renvoyé le volet civil de l'affaire devant la cour d'appel de Versailles. Cette dernière a décidé que le procès en appel se déroulera du 20 au 22 janvier 2016.
L'enjeu de ce procès, c'est d'établir les fautes que la Société générale a commises
Me David Koubbi, avocat de Jérôme Kerviel
L'ancien trader considère que l'estimation de la perte, soit 4,9 milliards d'euros, fournie par la banque, repose sur des assertions de la Société Générale qui n'ont jamais pu être vérifiées. Sa demande d'une expertise indépendante des pertes subies en janvier 2008 par la banque a été rejetée en janvier par la cour d'appel de Versailles. "L'enjeu de ce procès, c'est d'établir les fautes que la Société générale a commises", a résumé Me David Koubbi, regrettant qu'il se déroule "sans expertise". "C'est très important de ne pas regarder dans les comptes de la Société générale", a-t-il ironisé.
L'avocat de la banque, Me Jean Veil, n'a pas souhaité s'exprimer. Jérôme Kerviel, devenu le symbole des dérives de la finance, a été reconnu coupable d'avoir dissimulé - en introduisant de fausses données dans un système automatisé - ses prises de risques sur des produits financiers dérivés, entraînant une perte abyssale pour la banque française.
Libéré le 9 septembre dernier après 112 jours de détention, Jérôme Kerviel effectue sous bracelet électronique le solde de sa peine de cinq années d'emprisonnement, dont trois ferme. Il est désormais employé d'une petite société informatique.
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