C'est un cold case que les enquêteurs de la police judiciaire strasbourgeoise tentait de résoudre depuis près de 11 ans. Le 16 juin 2013, le corps sans vie d'une prostituée, d'origine bulgare et SDF, est retrouvée à Strasbourg. Elle a les mains ligotées dans le dos et un lien lui est noué autour du cou. Il se trouve que la tente dans laquelle elle est retrouvée, appartient à un SDF, "un marginal, lui-même prostitué, alcoolique, polytoxicomane et s'adonnant au sado-masochisme" selon une synthèse policière, consultée par RTL.
Rapidement, les enquêteurs parviennent à dater le décès de la victime vers la fin février 2013, soit quatre mois plus tôt. Selon une source proche de l'enquête, près de la tente, sont retrouvés les téléphones portables du suspect ainsi qu'une lettre d'adieu à destination de ses proches. Deux éléments qui mettent les enquêteurs sur la piste d'un départ précipité. Malgré des années d'enquête pour retrouver ce SDF, propriétaire de la tente, un non-lieu est ordonné par la justice en 2019 ce qui clôture l'enquête.
Mais en janvier 2022, nouveau rebondissement : le suspect est interpellé dans le cadre d'une affaire de menace de mort. C'est à ce moment que la justice décide de rouvrir l'enquête sur la mort de cette prostituée. Toujours selon la même source, plusieurs expertises sont ordonnées, notamment pour comparer les fibres textiles du lien retrouvé sur le cou de la victime et celles de la sangle attachée à la sacoche du suspect. Une comparaison qui s'avèrera positive. Les enquêteurs interrogent également les proches de ce sans-abri. Son ex-petite amie leur dévoile un épisode de leur relation où il avait tenté de l'étrangler pendant un rapport sexuel. Enfin, l'expertise psychiatrique du suspect révèle "une personnalité psychopathique particulièrement impulsive, sans affect et violente". Autant d'éléments de preuve qui permettent au parquet de Strasbourg d'ouvrir une information judiciaire et de délivré un mandat d'arrêt à son encontre.
Il ne reste plus qu'à le retrouver, mais entre-temps, le suspect s'est de nouveau évanoui dans la nature. Les enquêteurs vont finalement retrouver sur YouTube plusieurs chaines qu'il anime et où il dispense des conseils pour vivre au mieux sa vie de sans-abri dans la rue. Cette activité sur les réseaux sociaux permet une première localisation du suspect. C'est finalement l'activité sur son téléphone portable qui permettrait de le localiser avec certitude à Paris où il est interpellé le 19 février dernier.
Le temps qu'il soit transféré à Strasbourg, il est finalement mis en examen le 23 février 2024 et placé en détention provisoire. Face au juge d'instruction, il n'a souhaité faire aucune déclaration.
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