Brahim El Jabri, acquitté en 2014 et toujours un meurtrier aux yeux de la justice

REPLAY - Brahim El Jabri avait purgé 13 ans de prison pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. Il a été acquitté en juillet 2014 mais son casier judiciaire n'est toujours pas vierge. Un grave oubli qui lui cause du tort.

Abdelrrahim El Jabri et Abdelkader Azzimani devant le palais de justice de Nîmes, le 30 juin 2014.

Crédit : AFP

Brahim El Jabri, acquitté en 2014, est toujours considéré comme un meurtrier sur son casier

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Innocent et coupable à la fois, voilà ce qu'est Brahim El Jabri. Cet homme, condamné en 1997 avec un autre compagnon d'infortune Kader Azzimani, avait purgé 13 ans de prison pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. Il est ressorti acquitté après un procès en juillet 2014. C'était il y a un an mais sur son casier judiciaire, il est toujours considéré comme un meurtrier.

"Le jour où j'ai été acquitté, j'ai fondu en larmes. Je pensais que c'était fini les problèmes. Et bien non, cela continue, a-t-il expliqué à RTL. On fait une demande de travail, on vous refuse. Cela me prive de liberté. Je n'ai pas de document pour pouvoir quitter le territoire. J'ai une fiche de recherche. On m'arrête sur la route, contrôle routier et bien je me retrouve au poste. C'est honteux. "

Un gros couac

Comment un homme acquitté par la justice peut-il être encore considéré comme coupable par cette même justice ? L'affaire est remontée jusqu'à la Chancellerie. Selon nos informations, Paris va reprendre le dossier. C'est maintenant le Procureur Général de la Cour de Cassation qui va accélérer les choses. On promet une solution dans les meilleurs délais.

En temps normal, ce genre de procédure est très rapide. Quand on est acquitté, le greffe transmet l'arrêt au Casier National. Le casier judiciaire redevient vierge. Cela prend quelques semaines, quelques mois maximum. Dans l'affaire El Jabri, il y a eu un gros couac. Et ce n'est pas le seul dans cette affaire car aujourd'hui encore, l'ancien condamné n'a toujours pas reçu d'indemnisation.

C'est une situation ubuesque. Son passage en prison a disparu des ordinateurs de la justice. "La cote détention n'a pas été numérisée", a indiqué l'agent judiciaire de l'État. Autrement dit rien ne prouve qu'elle ait eu lieu. Bienvenue chez Kafka... Cela s'est passé au début de l'année. Depuis, l'indemnisation semble en bonne voie. L'avocat d'El Jabri espère un passage devant la commission à la rentrée.

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