La Cour de cassation italienne examine ce mardi 10 mars l'affaire Rubygate, un scandale sexuel dans lequel l'ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi a été condamné en première instance à sept ans de prison mais acquitté en appel.
La juridiction suprême italienne, dont la décision aura des conséquences sur le destin politique de celui qui dirige toujours Forza Italia, pourrait annoncer sa décision dans la journée. Elle peut confirmer l'acquittement ou renvoyer tout ou partie du verdict pour un nouveau procès en appel.
"Nous savons qu'il est dans le coma politiquement mais nous ne savons pas quand il rendra son dernier soupir. De nouveaux problèmes judiciaires pourraient accélérer ce moment", a déclaré le politologue Giovanni Orsina, de l'université Luiss de Rome.
Si la Cour de cassation devait annuler l'acquittement, "ce serait bien plus difficile pour Silvio Berlusconi de contrôler son parti (...) et cela aiderait Matteo Renzi", a poursuivi l'expert. À l'inverse, une décision confirmant l'acquittement pourrait le renforcer dans son opposition au gouvernement de Matteo Renzi.
Dans l'affaire Rubygate, du nom de la jeune Marocaine Karima El-Mahgroub dite Ruby, Silvio Berlusconi a été condamné en juin 2013, en première instance, à sept ans de prison et interdiction à vie de mandat public pour prostitution de mineure et abus de pouvoir.
Le tribunal l'avait retenu coupable d'avoir rémunéré des prestations sexuelles de Ruby lorsque celle-ci était encore mineure et d'avoir fait pression sur la préfecture de Milan pour la faire relâcher lorsqu'elle avait été arrêtée pour un larcin.
Silvio Berlusconi, 78 ans, a toujours nié avoir eu des rapports sexuels avec Ruby lors de fêtes que des témoins ont décrites comme osées voire obscènes avec séances de striptease et de déguisements, devenues mondialement célèbres sous le nom de soirées "bunga-bunga".
En juillet 2014, renversement de situation : la Cour d'appel de Milan prononce l'acquittement pur et simple de Silvio Berlusconi de toutes les accusations, mais avec un bémol cependant. La Cour reconnaît l'existence de rapports sexuels rémunérés, mais estime que Silvio Berlusconi ne savait pas que Ruby était mineure et rejette également l'accusation d'abus de pouvoir.
Quel que soit le verdict de la Cour de cassation, les ennuis judiciaires de Silvio Berlusconi ne sont pas près de s'achever, même si dimanche il a mis un terme aux travaux d'intérêt général qu'il effectuait après une condamnation définitive à un an de prison pour fraude fiscale.
D'abord, dans un procès en cours, pour corruption de sénateur, Silvio Berlusconi est accusé d'avoir versé trois millions d'euros à un sénateur pour qu'il quitte la coalition de gauche et fasse chuter, en 2008, le gouvernement de Romano Prodi.
Un autre procès, appelé par les médias "Ruby-ter" le guette également. Dans cette affaire, la justice soupçonne Silvio Berlusconi et deux de ses avocats d'avoir payé des jeunes femmes, témoins dans le procès Rubygate, pour qu'elles rendent des témoignages favorables à l'ex-chef du gouvernement.
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