Espionnage américain : la NSA contrainte de réduire ses écoutes
Le président des États-Unis Barack Obama a promulgué la loi USA Freedom Act qui réduit les pouvoirs de l'agence de renseignement américaine quant à sa collecte de données téléphoniques.

Edward Snowden, le célèbre lanceur d'alerte qui a dénoncé les écoutes massives de la NSA, doit jubiler. Après un débat compliqué, le Sénat américain a autorisé le USA Freedom Act, loi qui prive l'agence de renseignement américain d'une partie de ses vastes pouvoirs. Le président des États-Unis a signé et promulgué dans la foulée cette législation qui réduit le champs d'action de la NSA en matière de collecte des métadonnées des appels téléphoniques (heure, durée, numéros appelés). Les oreilles du renseignement américain avaient obtenu ce privilège dans le cadre du Patriot Act voté juste après les attentats du 11 septembre 2001 et dont l'ampleur abusive avait été mise en lumière par Edward Snowden, inculpé aux États-Unis pour espionnage.
C'est la première fois de leur histoire que les États-Unis décident de limiter les compétences de la NSA. Sur le compte Twitter dédié à la présidence des États-Unis, Obama a fait savoir qu'il était "heureux que le Sénat ait finalement adopté le USA Freedom Act", qui selon lui protège à la fois "les libertés civiles et la sécurité nationale".
Que change la loi ?
Concrètement, grâce à cette loi, les stockages de données sont désormais confiées aux opérateurs téléphoniques et non plus à la NSA. Les autorités américaines auront accès aux données téléphoniques seulement sur décision de justice d'un tribunal antiterroriste secret qui aura identifié précisément une personne ou un groupe soupçonné de lien avec le terrorisme.
Cependant, la collecte de données téléphoniques n'est probablement pas la plus importante pièce du dispositif de la surveillance de la NSA, selon les spécialistes. "Le consensus d'anciens et d'actuels responsables du renseignement est que si la collecte de métadonnées est utile, elle est la moins utile de tous les outils" utilisés par les agences de renseignement, avait ainsi estimé James Lewis, un spécialiste du renseignement et de la cybersécurité au groupe de réflexion CSIS, dans un rapport publié en décembre 2014.
Le programme controversé Prism reste en fonction
Le USA Freedom Act ne concerne pas l'autre grand programme controversé de surveillance de la NSA, Prism, qui concerne les interceptions de communications de non-Américains, réalisés auprès des géants américains de l'informatique et de l'internet comme Microsoft, Yahoo, Google, ou Facebook.