Belgique : la "boîte à bébés" fait toujours débat

Une "boîte" pour abandonner son nouveau-né en tout anonymat, est-ce une bonne idée ? Alors que ce système, inspiré des tours d'abandon dans les églises, est réapparu en Belgique il y a quelques années, le débat continue d'agiter le pays. 

D'ailleurs, un sixième nouveau-né a été recueilli en avril dans la "boîte à bébés" d'une association d'Anvers, a appris l'AFP auprès des autorités locales ce mardi 2 juin. Celles-ci défendent ce dispositif controversé. 

"Le bébé est en bonne santé, même si l'état de son cordon ombilical prouve qu'il n'est pas né à la maternité. C'est une petite fille qu'on a nommée provisoirement Louise Marie", explique Katrin Beyers, de l'association Moeders voor moeders ("Des mères pour les mères").

Six enfants abandonnés à Anvers

Dans l'unique "boîte à bébés" de Belgique, sorte de tiroir sécurisé et chauffé, Louise Marie est le sixième enfant recueilli. Le deuxième en six mois avec Jules, un petit garçon trouvé en décembre 2014.

La "boîte à bébés" garantit l'anonymat du dépositaire. Une alarme se déclenche quelques instants après son utilisation pour prévenir l'association, mais aussi laisser le temps au parent de s'éloigner. Installée à Anvers en 2000, elle a été utilisée pour la première fois en novembre 2007.

On espère (...) que les 'boîtes à bébés' vont se multiplier en Belgique.

Michael Lescroart, de la mairie d'Anvers

"On est conscient que ce n'est pas la meilleure solution, mais plutôt un dernier recours pour les mères désespérées qui accouchent toutes seules. On espère que ça va ouvrir un débat public et que les 'boîtes à bébés' vont se multiplier en Belgique", explique Michael Lescroart, porte-parole de l'adjoint au maire d'Anvers chargé des Affaires sociales Fons Duchateau. 

Six mois pour changer d'avis

La mère biologique peut revenir sur sa décision pendant six mois. "On veut donner le plus de temps possible à la maman au cas où elle changerait d'avis", indique Katrin Beyers. Ainsi, un enfant a été récupéré par sa mère quelque temps après avoir été déposé dans la "boîte à bébés".

Ce système controversé existe également dans d'autres pays, comme l'Allemagne et le Japon.

"Ultime refuge" pour les enfants

"C'est la création d'une 'boîte à bébés' à Hambourg en 2000 qui a poussé la présidente de notre association à imiter ce procédé" raconte Katrin Beyers. "Ce n'est pas le seul moyen mis en place : notre centre d’accueil pour mamans en difficulté ainsi que notre numéro d'urgence fonctionnent très bien. Des mères de toute la Belgique nous téléphonent. Cela montre qu'il faut multiplier ce type d'aide sur l'ensemble du territoire". 

Balayant les critiques, Michael Lescroart juge que "'la boîte à bébés' offre un ultime refuge pour un bébé qui risque d'être abandonné, dans un pays où l'accouchement sous X n'existe pas". 

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