John Carreyrou est le fils du journaliste français Gérard Carreyrou. Il est enquêteur au Wall Sreet Journal et Prix Pulitzer. En octobre 2015, une de ses enquêtes a fait tomber l'icône de la Silicon Valley Elizabeth Holmes, patronne de la start-up Theranos. Le journaliste le raconte dans un livre : Bad Blood. Il dénonce une escroquerie de grande ampleur.
"C'est un peu une leçon. C'était une entreprise qui à son sommet a été évaluée à dix milliards de dollars. La fondatrice avait gardé la moitié des actions. Elle était la plus riche femme du monde à la Silicon Valley", explique John Carreyrou. Il explique qu'en réalité "ses accomplissements n'étaient pas réels".
À seulement 19 ans, elle avait fondé sa start-up en sortant de Stanford. Son idée était de pouvoir faire tous les tests sanguins à partir d'une petite goutte de sang et obtenir les résultats pratiquement instantanément. Cela aurait été une avancée médicale.
Sur la base de cette promesse, elle parvient alors à convaincre les investisseurs. Entre 2013 et 2015, le groupe est valorisé à neuf milliards de dollars. "Elle vend pour plus de 700 millions de dollars d'actions", explique John Carreyrou. Elizabeth Holmes devient alors la plus jeune milliardaire de la Silicon Valley en 2014. Pourtant, en réalité elle ment et son entreprise n'est fondée sur rien. John Carreyrou commence donc à enquêter et contacte un ancien employé de la société.
Son article met près de neuf mois à sortir en octobre 2015 dans le Wall Street Journal. Quand l'enquête sort, les autorités débutent des investigations. Elizabeth Holmes a trouvé un accord en payant une amende de 1,5 milliard de dollars et en acceptant de ne plus être cadre dirigeante pendant dix ans. Il y a aussi une enquête criminelle à son encontre.
"À la Silicon Valley, depuis dix ans on a érigé un culte de personnalité", explique John Carreyrou. Selon lui, "à la Silicon Valley, il y a de vraies innovations, mais aussi beaucoup de charlatans", précise le journaliste. "Son jeu c'était de continuer à promettre, et que le développement de sa technologie rattraperait ses promesses", conclut John Carreyrou.
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