Le bilan de la tragique bousculade au pèlerinage annuel de La Mecque s'est alourdi à 769 morts et 934 blessés, a annoncé ce samedi 26 septembre le ministre saoudien de la Santé Khaled al-Faleh, alors que des centaines de milliers de fidèles musulmans terminaient le grand pèlerinage annuel de La Mecque. Un précédent bilan du drame, pire tragédie à endeuiller ce rassemblement depuis un quart de siècle, faisait état de 717 morts et 863 blessés.
Samedi, dès les premières heures de la journée, des groupes de pèlerins se relayaient sur le site de la lapidation à Mina, où le drame s'est noué jeudi, pour la fin du rituel consistant à jeter des cailloux sur trois stèles symbolisant Satan. Les déplacements de la foule étaient canalisés par un grand nombre de forces de sécurité, pour éviter de nouveaux incidents.
Vivement critiquées pour son organisation jugée défaillante du pèlerinage, les autorités saoudiennes avaient promis vendredi une enquête "rapide et transparente", à laquelle l'Iran, durement touché par la tragédie avec 136 morts, 102 blessés et 344 disparus a exigé être associé. Déjà le 11 septembre, moins de deux semaines avant le début du pèlerinage annuel, plus de cent fidèles avaient péri dans la chute d'une énorme grue sur la Grande mosquée à La Mecque, le premier lieu saint de l'islam.
Les autorités n'ont par ailleurs pas encore établi la liste des victimes par nationalité et de nombreux pèlerins sont toujours confrontés à la pénible tâche d'essayer de retrouver des proches, morts ou vivants. Les autorités saoudiennes n'ont pas non plus communiqué sur les premiers éléments de leur enquête, qui "prendra (encore) du temps" selon le commandant des forces de sécurité en charge du hajj, le général Abdel Aziz al-Souly. Cité par la presse locale, ce dernier a ajouté qu'"un rapport détaillé et complet sera soumis au Serviteur des deux saintes mosquées", le roi Salmane.
Mais pour le grand mufti d'Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, la bousculade était hors du contrôle humain. "Vous n'êtes pas responsable de ce qui s'est produit (...) Vous n'avez pas à être blâmé. Le sort et le destin sont inévitables", a-t-il dit à l'adresse du prince héritier et ministre de l'Intérieur, Mohamed Ben Nayef, qui préside également la commission du hajj. Des pèlerins ont expliqué la bousculade par la fermeture d'une route à Mina, une ville de tentes blanches érigée près du site de la lapidation, et la mauvaise gestion par les forces de sécurité du flux des fidèles.
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