Crash d'un avion au Kazakhstan : la piste russe ne fait "aucun doute", affirme le général Dominique Trinquand sur RTL

Deux jours après le crash aérien au Kazakhstan, dans lequel 38 personnes sont mortes, l'implication de la Russie fait de moins en moins de doute. L'avion de l'Azerbaïdjan Airlines, qui devait relier la capitale azérie et la Tchétchénie en Russie, aurait été touché par un missile de la défense antiaérienne russe, selon plusieurs sources proches de l'enquête. 

Cette piste russe "ne fait aucun doute", assure le général Dominique Trinquand, expert en relations internationales et ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU. D'abord car c'est l'Azerbaïdjan qui donne cette piste, explique-t-il. Ensuite car des photographies montrent clairement des impacts sur le fuselage ressemblant à un tir de missile solaire. "Mais seuls les Russes se refusent à l'évidence pour l'instant, en prétextant qu'il faut attendre les résultats de l'enquête", poursuit l'expert, qui, au vu de l'état de l'épave, refuse la théorie de l'accident.

Une enquête qui s'annonce compliquée

Pour autant, cette frappe n'est pas forcément délibérée. "Probablement que les tireurs des missiles solaires ont confondu un drone avec un avion sur le radar", tempère Dominique Trinquand.

En revanche, ce qu'il y a de "scandaleux", affirme-t-il, "c'est que dans une zone de guerre, les vols ne soient pas interdits". Pour lui, une interdiction pure et simple de ces vols permettrait d'éviter "ce type de confusion". "Mais les Russes refusent de déclarer les zones de guerre tout simplement pour ne pas dire qu'ils sont en guerre. Et ça, c'est quelque chose qui est inadmissible", appuie Dominique Trinquand. 

Ce refus d'admettre la réalité va désormais poser un autre problème quant au bon déroulé de l'enquête. Si les boîtes noires ont bien été récupérées et seront étudiées, quelle sera la liberté du Kazakhstan, où l'avion s'est écrasé ? Car le pays est "un peu tenu [par la Russie], même s'il cherche à avoir une position un peu neutre", rappelle l'expert en relations internationales. "Je pense qu'il va être difficile d'obtenir le renseignement qui permettrait de définir définitivement l'origine du tir", regrette-t-il.