Une foule en colère a lynché un homme tombé d'un véhicule alors qu'un imposant convoi de camions et taxis lourdement chargés de civils musulmans et de leurs effets quittait Bangui ce vendredi 7 février au matin.
La longue colonne a remonté en matinée l'axe menant à la sortie nord de la ville, sous les insultes des riverains. Ces derniers ont expliqué à l'AFP que l'un des voyageurs, juché sur un camion, a été lynché après être tombé du véhicule. Le corps démembré de la victime gisait encore sur le bord de la route en fin de matinée.
Un autre camion du convoi a également été attaqué par des miliciens chrétiens anti-balaka, rapidement dispersés par des tirs de somation de la force africaine, présente sur l'axe routier.
Harcelés, pillés, lynchés au quotidien par une population à majorité chrétienne de la capitale centrafricaine, les musulmans, étrangers comme centrafricains, fuient depuis plusieurs mois la ville. Leur exil s'est accéléré depuis que les combattants de l'ex-rébellion Séléka, de majorité musulmane, ont été contraints au cantonnement ou au départ, accentuant les mouvements de représailles à l'encontre des civils musulmans, assimilés par une partie de la population aux ex-rebelles qui avaient multiplié pendant des mois les exactions contre les chrétiens.
D'autres groupes de musulmans font également le chemin inverse, fuyant les villes de province où ils sont régulièrement attaqués pour se réfugier notamment à l'aéroport de Bangui, où ils sont près de 4000 à espérer pouvoir quitter le pays dans les prochaine semaines.
Mercredi 5 février, devant des dizaines de témoins, des militaires ont lynché à mort un homme suspecté d'être un soldat rallié à l'ancienne rébellion Séléka, à l'issue d'une cérémonie officielle où la présidente Catherine Samba Panza avait célébré la renaissance d'une armée nationale. La scène, largement relayée par les médias, avait suscité l'émoi de l'ONU et de la France, qui ont réclamé jeudi 6 février des "sanctions exemplaires", et le ministre centrafricain de la défense, le général Thomas-Théophile Timangoa, a affirmé devant le Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire) qu'une enquête était d'ores et déjà ouverte.
Vendredi 7 février, Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé "l'extrême violence qui prévaut depuis près d'un an" en Centrafrique, soulignant que celle-ci avait atteint "des niveaux intolérables et sans précédent". "À Bangui, combats et pillages ne cessent pas. Pour le seul mois de janvier, MSF a pris en charge près de 1.650 blessés, victimes de violences et issus des deux communautés", souligne le document, précisant que "la population chrétienne, majoritaire en RCA, est elle aussi concernée par la violence", indique un communiqué de l'organisation.
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