Ce qui fait la "une" jeudi 17 janvier aux États-Unis, c'est cette attaque suicide en Syrie, qui a tué 19 personnes, dont 4 Américains. Une attaque revendiquée par Daesh, même si on n’a pas de preuve. Cela s’est passé dans la ville de Manbij, au nord de la Syrie, à des centaines de kilomètres des dernières poches de territoires où sont repliés les combattants de l’organisation.
L'attentat a eu lieu dans un restaurant fréquenté régulièrement par des patrouilles américaines. La plupart des victimes sont des civils syriens, mais on compte également quatre Américains tués (deux militaires, un employé du Pentagone et un sous-traitant).
Depuis le début de l’intervention en Syrie, en 2015, il y avait eu en tout cinq morts américains. C'est pourquoi ces quatre morts, dans une seule attaque, sont un choc pour les Etats-Unis.
Pourtant, le 19 décembre dernier, Donald Trump se vantait d’avoir "gagné" contre Daech. Un ton très "mission accomplie", pour justifier sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie. La décision en elle-même n’était pas une surprise, car c’était une promesse de campagne, mais le moment était étonnant. Pourquoi maintenant, cette décision prise presque du jour au lendemain ? Pourquoi dire que le retrait se ferait sous 30 jours ? Des sources au Pentagone se demandaient même si ce n’était pas pour détourner l’attention de l’affaire russe et des investigations qui se rapprochent de la Maison Blanche.
C’était donc il y a moins d’un mois. Le lendemain, son ministre de la défense Mattis démissionnait.
Des diplomates, des militaires, ses principaux soutiens républicains au Congrès, les alliés, notamment la France, tous ont essayé de le convaincre qu’en se retirant de façon abrupte, il allait laisser le champ libre à Daesh. Cette pression a eu un certain effet. Son conseiller à la sécurité nationale, Bolton, était en tournée au Proche-Orient la semaine dernière et laissait entendre à ses interlocuteurs que ce retrait serait finalement progressif. Mais cette prudence a été remise en cause par un tweet du président qui réaffirmait ses intentions. Même si Trump a compris qu’il fallait faire pression sur la Turquie pour qu’elle n’attaque pas les Kurdes qui combattent sur le terrain avec le soutien des Américains.
Cette attaque-suicide pourrait donc être liée à la décision de retrait de Donald Trump, c'est en tout cas ce que tout le monde a en tête aux États-Unis. Cette hypothèse est même évoquée par des soutiens du président au Congrès ou encore par FOX News, sa chaîne préférée qui citait tout à l'heure un diplomate affirmant que c'était bien une conséquence directe de l'annonce de Trump du retrait des forces américaines.
Comme si l'organisation islamiste voulait répliquer au président américain, que non seulement elle n'est pas défaite comme il l'a affirmé en bombant la poitrine, mais qu'elle dispose encore, dans des territoires théoriquement contrôlés par les Américains, de cellules dormantes prêtes à passer à l'action, qui pourraient se déployer en cas de retrait américain. Au fond, c'est presque comme un pied de nez de l'organisation terroriste.
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