Les esprits s'échauffent en Corse au 5e jour de grève de la SNCM et de la Méridionale, avec le début dimanche 5 janvier de blocus des transporteurs routiers et la montée au créneau de l'office des transports de Corse (OTC) qui demandent un "service minimum" aux compagnies.
Alors que le conflit a depuis mercredi empêché plusieurs milliers de
passagers de transiter sur les bateaux des deux compagnies et perturbé
le fret routier, le syndicat des transporteurs routiers de Corse a
décidé d'afficher son "ras-le-bol". "Le mot d'ordre, c'est de ne pas transporter de fret", a précisé le
président du syndicat, Jean-Marie Maurizi, qui a demandé à la compagnie
privée Corsica Ferries, la seule assurant aujourd'hui des traversées,
de ne pas embarquer de marchandises. Une demande à laquelle la
compagnie a indiqué avoir l'intention de se conformer.
"Des bateaux sont arrivés (en Corse) ce (dimanche) matin avec du fret, comme c'était prévu, mais ils doivent repartir sans fret", indique Maurizi, tout en soulignant que les passagers de la Corsica pourront eux monter à bord. Si ce mot d'ordre n'est pas respecté, des actions plus dures sont envisagées, précise-t-il, évoquant le blocage des "ports, de ronds-points ou de Bastia".
Outre le fait que les bateaux de la Corsica arrivent à Toulon, voire en Italie, plutôt qu'à Marseille, ce qui désorganise leurs plans de transit, les transporteurs ne s'estiment pas correctement traités par la Corsica qui, selon eux, privilégie ses clients habituels. "Nous comprenons que les transporteurs qui travaillent habituellement avec la Corsica continuent à le faire, mais on constate que les autres transporteurs restent à quai", malgré l'annonce par la compagnie privée de bateaux supplémentaires, insiste Maurizi.
La décision de l'arrêt du fret pour tout le monde a donc été prise
"pour mettre tout le monde sur un pied d'égalité", justifie-t-il. "Il y a eu en tout 6 bateaux dédiés au fret sur la Corse. Les
clients existants n'ont bénéficié d'aucun privilège, cependant, ils
avaient réservé leurs billets à l'avance et il était impossible de les
annuler", leur a répondu Pierre Mattei, le directeur général de la
Corsica.
"Nous avons informé nos clients que le fret ne pourrait être assuré
à partir de la décision des transporteurs corses. Ceci dit, nous sommes
prêts, si on (les transporteurs, ndlr) nous le demande, à remobiliser
de nouvelles capacités de navires", a-t-il ajouté. Selon Maurizi, la Corse est cependant loin d'un début de pénurie
- "c'est de l'intox", affirme-t-il - bien que tous les produits
consommés en Corse viennent du continent.
La principale marchandise originaire de l'île victime de ce blocage devrait être la clémentine, dont la saison bat son plein. De son côté, le président de l'Office des transports de Corse (OTC),
Paul-Marie Bartoli, a dénoncé "la grève de trop" du duo
SNCM-Méridionale, qui a remporté la délégation de service public (DSP)
de la desserte de la Corse pour la période 2014-2023. "Il faut que cette grève cesse", a tonné Bartoli, qui "demande
instamment un peu plus de responsabilité aux organisations syndicales",
dont il dit cependant comprendre les inquiétudes.
Selon France 3 Corse, l'OTC a également demandé la mise en place par
la Méridionale et la SNCM d'un "service social et solidaire", prévu
dans la dernière DSP, et qui doit s'appliquer dès le cinquième jour de
grève. Ce "coup de pression" intervient à la veille d'une semaine importante.
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