L'occasion de purger 2013, année qui a vu le président empêtré dans les statistiques du chômage, plombé par le ras-le-bol fiscal, impopulaire mais aussi atteint dans son image personnelle.
François Hollande a donc voulu se débarrasser de ses deux boulets : le chômage et les impôts. Sur le chômage, le mot "courbe" a disparu de son vocabulaire. "L'inversion de la courbe" a été remplacée par cette "bataille pour l'emploi" qu'il faut "gagner". François Hollande s'est montré prudent : il y a des résultats mais "ils seront forcément longs à apparaître".
Ce changement de vocabulaire marque un changement d'approche, beaucoup plus libérale : les emplois aidés, c'est bien, mais maintenant François Hollande compte sur le privé pour prendre le relais. Il propose même un deal aux patrons :
L'impôt est "lourd, trop lourd", constate le président. Il brandit alors un autre épouvantail, qui peut aussi surprendre dans la bouche d'un socialiste : la dépense publique. Il faut la réduire, en finir avec les "excès et abus" des dépenses de la Sécurité sociale. François Hollande s'engage à faire des économies sur tout le quinquennat. Une manière de faire oublier la douloureuse du jour :
Le président s'affiche de plus en plus centriste quand il s'en prend à l'impôt, aux charges trop lourdes des entreprises, aux "abus" de la Sécurité sociale, au déficit public ou qu'il réaffirme la grandeur de la France. Et c'est une orientation qu'il assume seul. C'était "moi, je" dans ses vœux de ce 31 décembre. Pas un mot sur Jean-Marc Ayrault ou ses ministres. Message subliminal : "C'est moi qui tire les ficelles. Je peux tout changer en 2014."
Autre fait marquant : à la fin de ses vœux, François Hollande, président de tous les Français, redescend dans l'arène politique, et lance la bataille des européennes. Il ne cite aucun parti mais tout le monde a bien compris. Quand il dit qu'il faut "promouvoir une majorité politique tournée vers l'emploi et la solidarité, et non vers l'austérité et l'égoïsme national", cela signifie : "Votez PS, et pas pour le FN ou l'UMP."
C'est étonnant si tôt, six mois avant. Il y a 5 ans, Nicolas Sarkozy n'avait fait aucune allusion à la campagne des européennes dans ses vœux. Un tel empressement peut s'expliquer par . C'est une élection à un tour, et symboliquement ce serait dévastateur. Le FN exigerait la dissolution et il faudrait au minimum remanier sous la contrainte.
François Hollande mobilise donc très tôt par peur de l'abstention. Mais aussi par calcul politique. Tout d'abord, le PS qui avait raté les élections en 2009, ne peut pas faire pire cette fois-ci. Ensuite, une majorité de gauche au Parlement européen permettrait de placer le social-démocrate Martin Schulz à la tête de la Commission. Enfin, à Berlin, Angela Merkel dirige un gouvernement gauche-droite, elle est donc plus souple.
François Hollande rêve d'une relance à l'échelle de l'Europe, pour aider la reprise en France. Là encore le président deale : il fait des efforts à Paris, mais Bruxelles doit lui donner de la croissance. Et tout ça vaut bien une entrée en campagne le soir du réveillon.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte