"Je ne voterai pas la loi Macron". Le constat est clair pour Benoît Hamon. Même si l'ancien ministre de l'Éducation reconnaît le travail "considérable fait par les rapporteurs", il explique s'être investi dans le débat sur les exceptions dominicales car il n'y était pas favorable. L'Assemblée a voté samedi 14 février l'un des points les plus controversés du projet de loi Macron, l'ouverture possible des commerces 12 dimanches par an, en dépit des menaces des "frondeurs" PS de ne pas voter l'ensemble du texte mardi.
Le député des Yvelines déplore l'attitude du gouvernement. "J'ai fait des propositions pour que l'on dispose d'un minimum de compensations quand on travaille le dimanche. Le gouvernement n'a pas souhaité les intégrer dans le projet de loi. Je le regrette parce que cela aurait permis de protéger les salariés et de rapprocher les socialistes", explique-t-il.
J'ai le sentiment que l'on fait une loi qui contient des propositions libérales, par défaut
Benoît Hamon
Ainsi, il n'accordera pas de vote favorable au projet émis par le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, car il estime que "le négatif l'emporte sur le positif. J'ai le sentiment que l'on fait une loi qui contient des propositions libérales, par défaut".
Benoït Hamon en profite pour tacler le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis : "J'ai regretté qu'il ne soit pas avec nous. Il n'a trahi personne mais il aurait pu être utile à nous rassembler". Selon le député des Yvelines, "la question est de savoir si le travail le dimanche créé de l'emploi. Même le gouvernement a concédé que l'impact sur les emplois était assez marginal. À titre d'exemple, mon portefeuille ne change pas. Ce que je dépense le jeudi ou le dimanche ne change pas. C'est donc un transfert des chiffres d'affaires mais pas d'augmentation de l'activité. Comme il n'y avait pas d'arguments économiques, il me semble que nous n'avons pas trouvé d'équilibre".
Il est important de prendre des mesures sur le plan économique et social pour les retraités, les salariés et les étudiants
Benoît Hamon
La loi Macron aurait pu "rendre du pouvoir aux salariés et aux consommateurs", indique Benoît Hamon qui ajoute : "J'observe cette semaine que les entreprises du CAC40 ont annoncé une distribution record de dividendes, comme celle d'avant 2007. Pour elles, la crise est effacée. Il est important de prendre des mesures sur le plan économique et social pour les retraités, les salariés et les étudiants".
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