Le Japon, c'est le pays des robots, c'est sur l'île de Kyushu qu'est concentré le savoir-faire japonais en la matière : plusieurs dizaines d'entreprises et d'usines spécialisées y ont élu domicile. Certaines au cœur de la ville, dans ces entrelacs serrés d'autoroutes et de bâtiments couverts d'enseignes lumineuses criardes, d'autres à quelques kilomètres, au milieu des forêts de bambou et des rizières étincelantes sous le soleil. Voilà plusieurs décennies que le Japon a parié sur les robots, en voulant devenir l'un des premiers producteurs et utilisateurs au monde. Il fabrique aujourd'hui 60% des machines achetées sur la planète.
On trouve des robots un peu partout ici, à l'aéroport par exemple, pour donner des renseignements et accompagner les voyageurs égarés. Dans les grands magasins, pour accueillir et conseiller les clients. Dans les bureaux, pour aider les personnes âgées à travailler. On utilise pour elles ce qu'on appelle des exosquelettes, c'est-à-dire une structure en métal dans laquelle la personne se glisse, et qui l'aide à marcher ou à porter des charges lourdes. Ils servent également de patients artificiels, pour apprendre aux dentistes leur métier.
Il y a encore des chiens de garde électroniques, qu'on laisse chez soi et qui téléphonent à leur maître s'ils détectent une présence dans la maison. Et même des robots-chiens de compagnie, dont l'utilité est très discutable, mais les Japonais s'y attachent, au point d'organiser même des enterrements pour ces machines à quatre pattes.
Mais il y en a aussi dans les usines avec d'innombrables applications industrielles : les robots ne sont pas humanoïdes, mais des bras articulés, utilisés notamment dans l'industrie automobile. Avec 300.000 robots installés, le Japon possède le deuxième parc au monde, juste derrière la Chine.
Et en usine, les machines montent en gamme. Chez Glory par exemple, on a installé des automates de nouvelle génération, à 60.000 euros par machine, qui peuvent réaliser 15 opérations différentes. Ils ont une productivité de 80% de celle d'un humain.
La plupart des robots industriels sont fabriqués par des robots. Il n'y a donc plus grand monde dans les usines ici. Mais cela n'inquiète guère les Japonais car la robotisation est pour eux le meilleur moyen d'éviter la délocalisation de leurs productions dans la Chine toute proche. Pour eux, non seulement les robots ne détruisent pas d'emplois, mais ils en sauvent !
Les Japonais sont férus d'automates et ça ne date pas d'hier. Le premier robot humanoïde nippon date de 1928 ! Pourquoi cette passion pour les robots ? J'ai posé cette question au professeur Ishiguro, un spécialiste à Osaka. Il répond que dans un pays où il n'y a pas de chômage, où l'on refuse l'immigration et où la population vieillit, l'automatisation ne se discute pas.
Mais il explique aussi que le bouddhisme, la religion des Japonais, qui ne fait pas la différence entre les hommes et les animaux, rend les esprits plus favorables aux machines animées qu'en Occident. Lui-même aime tant les robots qu'il s'est fait faire son double en latex, et qu'il a développé des capteurs sensoriels pour le rendre plus proche de l'humain. En attendant, il le programme et s'en sert pour donner des conférences à sa place, quand il est occupé, et franchement, l'illusion est troublante.
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