Made in China : après la polémique Shein, Michel-Édouard Leclerc dénonce une "hystérie" et des propos "racistes"

"C'est le bal des aveugles." Sur RTL, Michel-Édouard Leclerc dénonce lundi 24 novembre une "hystérie" et des propos "racistes" à l'encontre des Chinois depuis le début de la polémique autour de la plateforme de e-commerce Shein, arrivé au BHV il y a moins d'un mois. "Certains propos, dans l'hystérie actuelle, sont de type racistes, juge-t-il. Quand on dit : 'les Chinois vendent de la merde', ce n'est pas très correct".

Dans un texte publié dans la "Tribune Dimanche", 83 députés emmenés par la présidente de la commission du Développement durable de l'Assemblée, Sandrine Le Feur (EPR), ont réclamé ce week-end "l'interdiction de Shein sur le territoire français". "Des postures", selon le président du comité stratégique des centres E.Leclerc.

"En ce moment, on demande aux Chinois d'acheter notre cognac qu'on a du mal à bazarder sur le marché américain, on a des magasins en Chine… Ce qui a déclenché [la polémique], ce n'est pas que Shein arrive à Paris mais qu'ils arrivent dans le BHV. Vouloir interdire quelque chose qui existe depuis quatre ans déjà, contre lequel on n'a rien fait, pour lequel on n'a rien vu... Tout à coup, tout le monde se met dans le groupe qui a porté plainte pour passer à la télé", constate-t-il.

Une plainte contre Shein ? "À titre personnel, je trouve ça con"

Tandis que la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), qui regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution dont Leclerc, a porté plainte contre la plateforme de e-commerce, avec onze autres fédérations, pour dénoncer une "concurrence déloyale", Michel-Édouard Leclerc n'est pas totalement aligné : "À titre personnel, je trouve ça con !" Et ce, alors que le marché chinois est un pôle majeur du commerce mondial.

Selon lui, ce nouveau système de distribution incarné par Shein, avec de la vente sans intermédiaire, va représenter "20 à 25% des parts de marchés d'ici 2035". Autrement dit, mieux vaut privilégié le dialogue et la négociation avec ces acteurs selon l'entrepreneur de 73 ans, conscient que Leclerc est "un concurrent de Shein donc ils ne viendront pas chez nous".

"La bonne réponse, celle de Leclerc, c'est de regarder ce qu'ils font mal et ce qu'on va faire de mieux", poursuit-il, annonçant que son enseigne va mettre en place un système d'étiquetage "en janvier" pour préciser le nutriscore sur les produits alimentaires, mais également une indication sur l'origine et un bilan environnemental avec notamment une mention du poids carbone.