Mark Zuckerberg peut jubiler. Onze ans après sa création, les revenus de Facebook continuent d'épouser une trajectoire ascendante et son nombre d'utilisateurs frise désormais le milliard et demi. Une performance que le président-directeur général du premier réseau social mondial a résumé mercredi 29 juillet sur sa plateforme dans une mise en perspective qui en dit long sur l'évolution des technologies de communication. "En 1876, l'année où le premier coup de téléphone fut passé, il y avait environ 1,49 milliard de personnes sur la planète".
Un siècle et demi plus tard, les chiffres égrenés lors de la publication des résultats financiers du deuxième trimestre de l'entreprise américaine ont de quoi donner le vertige. Utilisé par près la moitié des internautes mondiaux, le réseau social comptait 1,49 milliard d'utilisateurs à la fin du mois de juin 2015, contre 1,44 milliard trois mois plus tôt. Parmi eux, 968 millions de personnes, soit 65 % des utilisateurs actifs mensuels, se connectent tous les jours pour dérouler le fil de leur mur d'activité.
L'addiction à Facebook se traduit dans la place toujours plus grande occupée par le réseau social dans le quotidien de ses utilisateurs. En ajoutant l'application de partage de photos Instagram (300 millions d'utilisateurs) et celle de messagerie Messenger (700 millions), "les gens passent maintenant 46 minutes en moyenne sur les services du groupe", s'est félicité Mark Zuckerberg. Et ces chiffres n'incluent pas encore WhatsApp, la messagerie mobile aux 800 millions de fidèles, dans le giron de l'entreprise au logo bleu depuis l'an dernier.
Ces résultats confirment aussi la prépondérance du mobile dans la croissance de Facebook. La proportion d'usagers qui y accèdent par l'intermédiaire d'un smartphone ou d'une tablette a augmenté de 23 %. Au total, 1,3 milliards d'utilisateurs s'y rendent désormais par ce biais. Outre sa part qui continue d'augmenter dans les recettes publicitaires du groupe, le mobile a aussi un effet bénéfique sur l'engagement de sa communauté en l'encourageant à se connecter plus souvent. Aux États-Unis, où Facebook capte 20 % du temps passé sur un smartphone, de plus en plus de personnes s'y rendent dès le réveil.
Seule ombre au tableau, ces bonnes performances non financières n'ont cependant pas permis d'augmenter le bénéfice net de l'entreprise, en baisse de 9 % à 715 millions de dollars. La faute à une nette accélération des dépenses (82 %) ces dernières semaines. Une stratégie coûteuse à court terme qui a vu Facebook investir massivement dans la recherche et le développement ainsi que dans sa future galaxie de services comme Messenger, WhatsApp et Oculus, racheté environ 2 milliards de dollars l'an dernier. Un pari sur l'avenir assumé par Mark Zuckerberg dont l'entreprise concentre plus que jamais les nouveaux usages individuels des internautes.