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Consommation : pourquoi le métier de caissier(ère) disparaît progressivement
Dans sa chronique du jour, Olivier Dauvers se penche sur le métier d'hôte de caisse, grandement menacé par le développement des caisses automatiques.
À la caisse d'un supermarché Carrefour (Illustration)
Crédit : AFP / Archives, PHILIPPE HUGUEN
Des caisses automatiques de plus en plus nombreuses. 95% des hypermarchés de France s'en sont équipés. Cela ne veut pas dire que 95% des caisses sont déjà automatiques parce qu'il reste, et heureusement, des caisses traditionnelles avec leurs caissiers/caissières. Caissière étant un poste très majoritairement féminin : plus de 80% des caisses sont occupées par des femmes.
Mais aujourd'hui, ce métier est menacé parce que le libre-service a bien des vertus. Chaque fois que le commerçant le développe, il transfère en réalité une tâche qui était rémunérée à un client qui le fait bénévolement. Cela permet donc des économies. C'est d'ailleurs un grand mouvement qui traverse la consommation en général depuis des décennies.
Rappelez vous les stations-service qui l'ont connu dans les années 70-80. Plus récemment, on a eu la billetterie avec le train ou l'avion. Vous achetez vous-même vos billets et vous y trouvez un intérêt dans ce fameux libre-service parce que vous pouvez choisir votre place quand vous êtes dans l'avion ou dans le train et on l'oublie souvent.
Mais le client trouve aussi son compte dans le libre-service. À la caisse du supermarché, vous avez le sentiment de moins attendre parce que vous êtes acteur, vous n'êtes pas passif et spectateur. Et vous pouvez même acheter ce que vous voulez, personne ne vous voit. En revanche, le consommateur ne voit pas la différence sur sa facture.
Des caisses automatiques encore plus intelligentes
Dans certains magasins, la technologie des caisses automatiques va encore plus loin : le client n'a plus besoin de scanner ses articles. C'est le cas notamment des enseignes de textile et de sport. Par exemple à Decathlon, sur tous les produits du magasin, il y a une puce qui identifie l'article, comme le code-barre, mais en beaucoup plus puissant.
En caisse, vous mettez tous vos articles dans un bac. Ce dernier va reconnaître instantanément l'ensemble des articles que vous avez achetés car il communique avec les puces de chaque article. Vous gagnez donc un temps fou. C'est pour cela que le libre-service se développe, parce que le commerçant et le client y trouvent un intérêt.
Pour autant, ce n'est pas la fin des caissières. Pour le gros plein de courses avec le chariot à ras bord, on aura toujours besoin d'un caissier ou d'une caissière, mais moins aujourd'hui. Cela pose cependant problème, et notamment de nature sociale, parce qu'avoir des emplois peu qualifiés est utile dans l'économie puisqu'ils sont accessibles plus facilement.
