Un jeu sexuel inquiéterait de plus en plus à Barcelone. Des orgies sans protection et avec des porteurs du VIH seraient organisées au sein de la ville espagnole. Dans un article posté le 18 avril dernier, le "média français de Barcelone", Equinox, s'inquiète de l'émergence de ces soirées "effrayantes".
Repéré par Konbini, le site explique que ce jeu est basé
sur le principe de la "roulette sexuelle" : "L'idée, inspiré par
la roulette russe, est d'incorporer un porteur du VIH parmi les groupes, afin
de procurer la sensation de flirter avec le danger". Le média basé à
Barcelone détaille que certaines soirées n'acceptent "que des porteur du
virus, tandis que d'autres proposent des comprimés bleus censés prévenir la
contraction du virus, des médicaments non prescrits en Espagne et donc achetés
au marché noir".
Ainsi, ce phénomène serait en augmentation car il a resurgi "au sein d'une génération qui ne voit plus le VIH comme un virus mortel et estime que les rapports non protégés ne sont finalement pas si dangereux", rapporte Equinox. L'hôpital Clinico y Provencial de Barcelone accueillerait des centaines de patients, chaque jour, qui viennent se renseigner sur le virus. 4.500 personnes malades s'y feraient soigner, comme l'explique Cadena Ser, une station de radio espagnole, citée par le journal catalan L'Indépendant.
Ce jeu aurait pour conséquence l'augmentation des infections dues à l'hépatite C mais aussi la réapparition de la syphilis, la chlamydia ou la gonorrhée. Un jeune homme de 22 ans raconte qu'il "préfère prendre le risque d'avoir le sida que de porter un préservatif toute sa vie". Selon Antoine Henry, le porte-parole de l'association de lutte contre le VIH Aides contacté par Metronews, cette information n'est pas "des plus crédible". "Cet article témoigne d'une méconnaissance assez inquiétante du VIH (…) La personne séropositive est présentée comme un danger potentiel, alors qu'une fois dépistée et suivie médicalement, elle n'est en réalité plus contaminante".
Le Monde a contacté le médecin interviewé par Cadena Ser. Ce dernier explique que "le terme de roulette sexuelle a été utilisé par un de mes patients, qui a participé à une soirée ''chemsex' [où le sexe est pratiqué en consommant des drogues]. Il parlait de sexe en groupe sans protection et sans connaissance de la séropositivité ou non des participants à la fête". En ce qui concerne le fait d'organiser des orgies avec des personnes séropositives, le médecin ignore si elles existent : "Je ne sais vraiment pas. Il s’agit de cas anecdotiques racontés par certains de mes patients. Je ne sais pas si c’est vrai et si c’est répandu ou non. En revanche, des soirées 'chemsex' existent. Je ne peux pas dire à quelle fréquence il y en a à Barcelone, mais il y a de vrais risques à y participer car l’utilisation du préservatif y est rare".
Ce phénomène peut-il arriver en France ? Selon le porte-parole de l'association, c'est non : "On n'a absolument pas entendu parler de l'existence, en France, de ce genre d'invitations à la seule condition d'être séropositif. À Barcelone, il s'agit sûrement de cas anecdotiques extrapolés. On est très loin du phénomène de masse". Mais l'information concernant le VIH et les maladies sexuellement transmissibles restent très floues. Selon un sondage Ifop pour Sidaction, 22% des jeunes pensent qu'il existe un traitement pour guérir du sida. "Le sentiment d'information global sur le VIH se détériore depuis 2014", explique le sondage alors qu'en 2016, 82% de la population interrogée se dit bien informée contre 89% en 2015. Les lieux où se faire dépister ou encore les traitements d'urgence en cas de rapports sexuels à risque sont notamment des domaines d'informations critiques chez la jeune génération.
La maladie progresse en France, notamment chez les 15-24 ans. 24% des jeunes interrogés déclarent ne pas avoir peur du sida. Ce pourcentage est en hausse de 7 points par rapport à l'année dernière. "Par manque d’information, les jeunes sous-estiment les menaces du virus et ne se sentent pas concernés par les risques liés à la maladie", explique le sondage. Et ces chiffres varient en fonction de l'âge et de la classe sociale. Les 15-17 ans sont 29% à ne pas avoir peur du virus contre 20% chez les 21-24 ans. À noter que cet écart est plus important en fonction des diplômes obtenus. Les non-diplômés sont 30% à ne pas en avoir peur contre seulement 12% pour les bac+2.
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