C'est une histoire à peine croyable qui pourrait avoir de lourdes conséquences judiciaires et diplomatiques. Alors que la justice pourrait ouvrir une enquête à l'encontre du régime de Bachar al-Assad pour crimes contre l'humanité, un homme suspecté d'être un ancien tortionnaire du pouvoir syrien a été identifié parmi des réfugiés qui demandent l'asile et se trouvent sur le sol français.
Ancien gradé du régime de Bachar al-Assad, cet individu fuyait, comme des milliers d'autres, le régime syrien dont il avait déserté les rangs en 2012. C'est l'Office français pour les réfugiés et les apatride (OFPRA), qui l'a repéré parmi les demandeurs d'asile. Le 14 janvier dernier, il a saisi le parquet de Paris de ce cas très intriguant.
L'homme est soupçonné d'avoir participé à des tortures et à des meurtres d'opposants syriens entre 2011 et 2012. Des crimes de masse que l'on connaît en partie, puisque des milliers de photos en attestent. Sous l'impulsion du ministère des Affaires étrangères, la justice française travaille sur ces clichés depuis le mois de septembre.
La justice a donc tous les éléments pour ouvrir une enquête sur le régime de Bachar al-Assad. La découverte de ce suspect va permettre au parquet, si elle se confirme, d'ouvrir une instruction confiée à un juge. Mais l'affaire dépasse largement le seul cadre de la justice française. La diplomatie, elle aussi, aura son mot à dire.
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